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par Patrick Schindler le 16 février 2023

Hommage au philosophe, René Schérer

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René pris chez lui, rue de Tolbiac, dans le XIIIe, coiffé de son éternelle casquette

René, le philosophe utopiste qui s’était rapproché des anarchistes vers la fin de sa vie, est mort le 1er février dernier à l’âge de cent ans.

Né en novembre 1922 à Tulle, René a contribué dans les années 60, à faire connaitre l’œuvre d’Edmund Husserl en France et connu comme critique d’Heidegger et de Max Stirner. Après mai 68, influencé par Charles Fourier, il développe notamment dans Émile perverti, une pensée de l’utopie et de l’enfance, en réaction à « l’institution de la surveillance », devançant en cela, le sociologue Michel Foucault et son célèbre Surveiller et punir.
J’ai connu René en tant que prof de philo dont je suivais les cours à l’Université libre de Vincennes dans les années 70. Il y enseignait avec Gilles Deleuze, Michel Foucault, Félix Guattari, François Châtelet ou encore, Georges Lapassade. Je croisais également René au FHAR (Front homosexuel révolutionnaire) naissant, avec Guy Hocquenghem (alors, son amant). En 1982, René est accusé d’avoir fait dans ses écrits l’apologie de la pédophilie pendant l’affaire du Coral, mettant en cause plusieurs personnalités. Accusation basée sur des documents falsifiés. Le Coral était un centre d’éducation alternative où il est intervenu, et « où auraient eu lieu » des abus sexuels sur des adolescents. René est rapidement mis hors de cause, dès la confrontation avec son accusateur. Il est cependant (selon les termes de Maxime Foerster), soumis à un « lynchage médiatique sans précédent qui aboutit à frapper « d’ostracisme » son œuvre entière ». Guy Hocquenghem consacre à l’affaire un roman à clef, Les Petits Garçons, dans lequel il met en scène René Schérer sous les traits de « Stratos », « professeur à la carrière brisée » et que Michel Foucault se refusera à défendre, tandis que René clame alors à corps et à cri que « la « justice a confondu sa réflexion et ses écrits sur l’enfance avec des actes délictueux ». J’ai fréquenté René, entre autres, durant ces années-là. Il en a été est et resté longuement blessé par cette affaire. Et je me dois de préciser que lorsque je suis allé de nombreuses fois chez lui avec mon ami Guy P. (qui était un de ses amants), j’ai toujours connu René en couple avec des mineurs consentants de plus de dix-huit ans (évidemment à l’époque la majorité était à 21 ans, du coup … !) Et, ça je l’affirme haut et clair ! Tout comme j’affirme que je n’ai jamais assisté à des scènes compromettantes dans l’ancienne ferme des Cévennes dont les métayers nous recevaient dans une joyeuse convivialité, nous tous de la « bande à René » : Copi, Serge Hureau, ses amis philosophes et bien d’autres que je m’excuse d’avoir oubliés. Il est donc plus que temps de réhabiliter René et plus précisément sur le site du Monde libertaire, certain.es anarchistes continuant aujourd’hui à l’accuser, sans aucune preuve de pédophilie, ce qui m’est insupportable !

Cela dit, après « l’affaire », René n’a jamais renoncé à ses convictions utopiques. Il a longuement développé le thème de l’hospitalité. Il a d’ailleurs présenté entre autres, la réédition de L’âme atomique qu’il avait écrit avec Guy Hocquenghem, Zeus hospitalier, Utopies nomades, ainsi que ses études fouriéristes et sur Pier Paolo Pasolini. Interviewé plusieurs fois dans les studios de Radio libertaire par François de l’émission Pas de Quartier et moi. Moments inoubliables lors desquels, François et moi, avions beaucoup de mal à interrompre un René intarissable, qui simulait la surdité, tu parles ! Je me souviens qu’après une émission, insistant pour raccompagner René à un Taxi, déjà octogénaire, en bon campagnard, il m’a dit qu’il rentrerait dans le XIIIe à pied et qu’il n’y avait rien de plus sain ! Sacré René, son humour espiègle et érudit. J’avais réussi également à le réunir avec Maurice Rajsfus (également proche de la FA) et le poète Daniel Giraud, pour écrire tous les quatre, Criminalisation de l’immigration, répression policière : arguments pour l’émancipation sociale aux Éditions du Monde libertaire. Ouvrage que nous avons présenté à la librairie Publico. Un exploit, d’avoir réussi à réunir dans nos locaux, Maurice et René (ces deux anciens militants dégoutés du PC et proches de nous) !




J’ai poursuivi ensuite, une correspondance avec René et suis allé le voir chez lui une dernière fois avant de partir m’installer à Athènes il y a trois ans. Ce jour-là, tandis que nous avons parlé de nos amis communs (dont beaucoup morts du sida) nous avons ensuite reparlé brièvement des années sombres du Coral, je lui ai promis de faire paraitre après sa mort, mon témoignage dans le Monde libertaire. Ci-fait !
Pour les personnes peu convaincues par mes propos, je les invite à relire toutes les œuvres de René et les défie de trouver des traces relatives à une incitation à la pédérastie ! Pour anecdote, à seize ans, donc mineur, je faisais partie du MLJ (Mouvement de Libération de la Jeunesse) qui revendiquait une totale émancipation, notamment sexuelle. Or j’avais eu cette année-là, une de mes premières aventures homosexuelles avec R. un ami de ma mère, et je peux jurer que c’est bien moi, alors, qui avait été le demandeur ! Aujourd’hui, ce ne serait pas grave dans un rapport consentant puisque la majorité sexuelle masculine est passée à 15 ans, mais à l’époque, imaginez le procès qu’aurait eu mon partenaire ! ...

Patrick Schindler, individuel FA Athènes

Émission "Pas de quartier" sur Radio libertaire, du 26 novembre 2013 animée par François (groupe Louise-Michel) avec René Schérer et Patrick Schindler. Autour de la réédition du livre L’âme atomique de notre invité, René Schérer, et Guy Hocquenghem (éditions du Sandre, Paris, 2013).
Pour écouter l’émission.

PAR : Patrick Schindler
individuel FA Athènes
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1

le 16 février 2023 18:16:51 par Patrick Négrier

Merci à vous Patrick Schindler pour votre précieux témoignage de réhabilitation morale de René Schérer auprès des ignorants. Ce philosophe incarnait merveilleusement dans toute sa personne l’activité philosophique même. Comme penseur de la communication, de l’utopie notamment fouriériste actualisée, de l’hospitalité, et de l’anarchisme lui aussi revisité, ainsi que de la pensée 68, il a été pendant 50 ans la dignité de la philosophie française. C’était une personne aimable qui pratiquait son exigeante philosophie dans ses relations avec les autres. C’est une grâce de l’avoir personnellement rencontré. Il a déjà fait l’objet de plusieurs reconnaissances de la part de ses pairs académiques. Et j’espère que dans un avenir proche une biographie philosophique au sens strict lui sera consacrée par un historien honnête et scrupuleux à l’image de l’exactitude de votre témoignage d’aujourd’hui, compte tenu du fait que dans les textes anciens le grec pais désignait l’adolescent pubère et non l’enfant impubère. Avec mes pensées amicales, Patrick Négrier, philosophe.

2

le 21 février 2023 10:21:30 par Michèle Victor

Merci pour ton commentaire précis et la révérence faite à cet ami discret et magnifique, René Schérer.
Amitiés

3

le 21 février 2023 10:33:15 par Thierry Guilabert

Merci Patrick de ce bel hommage d’un philosophe qui n’a toujours pas la reconnaissance qu’il devrait du fait des insultes qu’il a du subir, ça nous rappelle malheureusement la formule d’un autre Philosophe, Francis Bacon : Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose.

4

le 21 février 2023 11:07:58 par max

Oui, c’est bien de remettre les pendules à l’heure.

5

le 24 février 2023 11:27:59 par Nadia Psaradellis

Merci Patrick pour cet article qui me fait connaître ce philosophe que je ne connaissais pas, bien qu’ayant vécu les années 1970 à Paris et ayant fréquenté peu ou prou ce milieu. La mémoire est chose précieuse.

6

le 26 février 2023 19:18:08 par De Pat le Rat noir

Merci à vous toutes et tous pour ces messages de soutien.
Pas un seul négatif...
Ça fait plaisir et redonne l’espoir !...

7

le 25 mars 2023 18:57:33 par Reine des Prés

bonjour,

je suis dégoutée de cet hommage à un violeur de mômes. Où donc est passé mon M. L. ?

Cet assassin de l’Enfance, et j’en sais quelque chose, n’aurait jamais dû exister. A qui vais-je pouvoir maintenant me tourner pour décrire les douleurs de viols multiples, commis par des " éducateurs " sur ma personne, ainsi que d’autres mômes et mômesses ? Ainsi que toutes mes années de prostitution, pour nous faire connaître la " vraie sexualité" ! On ne doit JAMAIS toucher à un Enfant, qui est en principe le futur d’une humanité possible. Je n’ai jamais hurlée avec les loups, et ce n’est pas aujourd’hui que je vais commencer. Je pensais que tous ces détraqués, ces dégénérés commençaient à être bannis. Je me trompe hélas. Ma vie a été un enfer. Transidentitaire, ma compagne s’est suicidée il y a bien longtemps par abus de viol du monde des z’hommes, et de la psychiatrie.? et des clients du trottoir, où nous sommes tombées très jeunes. J ’aurais dû la suivre. Cela m’aurait évitée la mort quotidienne.

Vous n’avez plus qu’à faire un article pour honorer des ..... comme Tony Duvert, et toute la clique de l’intelligentsia pédocriminelle ". Je vous rassure, vous aurez beaucoup de travaux à commettre, tellement ils sont nombreux.
Je crie ma douleur, celle de mes Sœurs suicidées par les abominations que nous ont faits subir, ces soi-disant intellectuels, avec leurs amis clients. N’avez vous donc aucune dignité face à la souffrance du monde ? Je me moque bien de ces gens au demeurant forts doux, forts tendres, cultivés et tout et tout !

La vie d’un Enfant, n’a pas de prix contre des philosopheux de bas étages. Je vous laisse dans vos trépidants travaux, en ayant une pensée pour ces gens tellement tendres, aimables, et qui ont détruits des centaines de vies.

J’espère qu’il ne me reste plus beaucoup de temps à vivre, sur cette planète d’infamies et de mensonges. Oui, où est donc mon M. L. que j’attendais avec impatience... Enfin, le principal est que vous soyez triste devant le départ d’un individu tel que votre rRné, et que vous versiez beaucoup de larmes.

De honte.

Nous, nous allons continuez à rire de l’immonde destin qui nous est tombé dessus à 5, 7 ,9 ans, ou plus, ou moins.

Je vais encore cette nuit, entendre des enfants hurler dans le noir, et je serai à côté d’eux. Voilà.

8

le 26 mars 2023 10:03:02 par Patrick Schindler

Vous dites, Madame que vous êtes dégoutée par cet hommage rendu "à un violeur de mômes". Si je puis tout d’abord me permettre, accuser René Schérer de violeur, demande des preuves. Les avez-vous ? Je ne le pense pas, puisqu’elles n’existent tout simplement pas ! Dois-je vous rappeler que René a tout de suite été disculpé par la justice lorsqu’une campagne calomnieuse s’est abattue sur lui, à l’époque de "l’affaire du Coral" à laquelle il n’était absolument pas mêlé comme il a pu le prouver aux juges.
Cela devrait suffire, à mon sens.
Mais rien de plus vrai que cette phrase de Denecourt : Calomniez, calomniez, etc..

Pour ma part je réitère et répète qu’ayant fréquenté René Schérer plus de cinquante ans, je puis affirmer qu’il n’a jamais violé qui que ce soit et surtout pas "des" enfants. Ses amants que j’ai connu étaient tout majeurs sexuellement. Il est d’ailleurs dommage que mon ami Guy P. soit mort car lui, en tant qu’ancien amant de René, aurait pu témoigner de façon beaucoup plus convaincante et efficace que moi, qu’il n’a jamais violé qui que ce soit. Que ce soit dit.

Que vous ayez été violée par plusieurs éducateurs sur votre personne, personne n’oserait le mettre en doute. D’ailleurs, quel lien avec la prostitution ? Je ne comprends pas ce que vous voulez dire par là, soit dit au passage.

Vous pensez que les lectrices et lecteurs et contributeurs au Monde libertaire ne pensent comme vous "qu’il ne faut jamais toucher à un enfant" ?
Qu’elles et ils ne se battent pas justement au quotidien, entre autres, pour cela en dénonçant la phallocratie ambiante car, n’oublions jamais que la plupart des viols d’enfants se font dans le sacro-saint et quasiment intouchable cercle familial si bien protégé ( quoiqu’heureusement, que de moins en moins ! ). Je pourrais en parler aussi bien que vous, même si je n’ai pas été violé "physiquement" dans mon enfance, mais combien de fois" moralement", ce qui revient un peu au même si l’on réfléchit bien !.

Je pense comme vous que ’tous les détraqués commencent à être bannis’, on ne peut penser alors qu’aux Tony Duvert, Gabriel Matzneff et autres. Tout comme vous je m’en réjouis, comme je me réjouis des mouvements qui dénoncent les viols sur adultes justifiés qui enfin sortent d’un trop long silence.

Je comprends votre révolte contre les "z’hommes et la psychiatrie" qui ont tué votre compagne., mais je vous en prie, essayez d’éviter les amalgames.

René a été toute sa vie été victime et a beaucoup souffert de ces accusations honteuses et j’aimerais tant qu’elle ne lui collent plus à la peau après sa mort et c’est bien dans ce sens que j’ai écrit cet hommage à mon ami philosophe qui, lui-même, s’est beaucoup exprimé de son vivant à ce sujet et aurait dû être mieux écouté.

S’il était un fervent admirateur de Charles Fourier ( je le suis également de ce grand penseur utopiste, malgré ses ses contradictions ), il suffit de relire ses œuvres tout comme celles de René Schérer pour voir qu’ils ne font aucune apologie de la pédophilie mais dénoncent tout simplement l’autorité parentale et sociale aveugle qui empêche la jeunesse de s’épanouir en toute conscience de ce qu’elle fait ! Charles Fourier et René Schérer ne sont pas plus des "philosophes de bas étage", ni des "violeurs de mêmes" comme vous le prétendez, mais des gens qui ont essayé de démontrer le mal que peut faire un système répressif sur la jeunesse, tout simplement.

Je ne puis que reprendre les propos publiés par le philosophe Patrick Négrier à la suite de mon Hommage à René :

"Et j’espère que dans un avenir proche une biographie philosophique au sens strict lui sera consacrée par un historien honnête et scrupuleux à l’image de l’exactitude de votre témoignage d’aujourd’hui, compte tenu du fait que dans les textes anciens le grec "pais" désignait l’adolescent pubère et non l’enfant impubère. Avec mes pensées amicales", Patrick Négrier, philosophe.

Prétendrez vous encore suite à ces arguments que j’assaie d’avancer sans aucune animosité, prétendre que les anarchistes n’ont "aucune dignité devant la souffrance humaine", alors que nous passons nos vies à la dénoncer et en chercher les causes ?

Et ne doutez pas un instant que tout comme vous, je ne rie pas du tout, mais que je crie ma douleur "d’entendre les voix de ces enfants de 5,7 et 9 ans qui hurlent dans le noir", et cela j’espère que vous le ne mettez pas en doute ?

Je crois que la première chose à faire ici, est de ne surtout pas se tromper de cible !

Je suis désolé pour votre souffrance, que je comprends et respecte parfaitement, mais tout autant que je respecte la mémoire de René en espérant qu’un jour, il sera enfin vraiment réhabilité, comme beaucoup de lecteurs ( dont certain.es qui l’ont connu ) en ont témoigné dans les commentaires suivant mon hommage,

Sincèrement à vous, Madame,

Patrick Schindler, écrivain autodidacte qui ne se veut pas du tout un "intellectuel".

9

le 27 mars 2023 09:19:48 par CRML

Reine des prés, nous avons bien reçu votre réponse à l’auteur. Un long commentaire, une longue réponse... nous préférons en rester là pour cet échange.