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Nouvelles internationales
par Patrick Schindler le 18 novembre 2022

Commémoration du 17 novembre 1973, hier à Athènes

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Nous étions quelques milliers hier (dont une belle présence des mouvements anarchistes athéniens) dans le centre d’Athènes à célébrer le soulèvement des étudiants de l’École Polytechnique d’Athènes le 17 novembre 1973, et sa répression furieuse qui précipita la chute de la Junte des colonels. 

Mais comme un symbole historiquement funeste et persistant, depuis la fin de la matinée, TOUT le centre de la ville était quadrillé par des centaines de flics et de leurs complices.
Ironique: même le quartier bourgeois de Kolonaki était ceinturé (sait-on jamais ?) !!!). 




Quand au Parlement, n’en parlons pas : tout accès en était barré par un mur impressionnant de cars de police, devant lesquels paradaient et sortaient leurs muscles sous leur harnachement de pantin, des centaines de robocops, méprisants et arrogants pour protéger le "siège du pouvoir".





La population en était effarée. 

Quand on sait les difficultés quotidiennes qu’ont à affronter les pauvres et laissés pour comptes de la ville, cette débauche de pognon dans la police est d’une indécence qui a révolté plus d’une personne avec laquelle j’ai discuté. 
Le pouvoir de Mitsotakis a-t-il si peur des jeunes ? 
Mais il n’y avait pas que des jeunes hier, la manifestation était précédée d’un carré de vieilles personnes ayant certainement vécu les événements de Polytechnique, de sa répression et de la chute de la dictature des colonels et tenaient à défiler pour montrer au pouvoir combien ils n’ont rien oublié !


Petit rappel historique : 


Si les plaies sont fermées depuis longtemps le symbole reste. Le 17 novembre commémore chaque année l’assaut donné en 1973 par les forces armées de la dictature contre les étudiants de Polytechnique réfugiés dans l’enceinte de leur école, qui appelaient à la chute du régime des colonels. Un acte barbare qui a précipité la fin de la dictature et qui symbolise à jamais en Grèce le souffle de la liberté

En 1973, cela fait près de 6 ans que la Grèce subit une dictature militaire dirigée notamment par le colonel Papadopoulos. Enfermements et tortures des opposants politiques, abolition des droits civils, dissolution des partis et censure rythment la vie politique grecque.
Le monde étudiant n’est pas épargné qui se voit dans l’impossibilité d’élire des représentants au sein des institutions universitaires, n’a pas le droit de publier aucune revue ni de mener aucune manifestation et encore moins de s’organiser en syndicat. Un régime totalitaire donc qui entame cependant cette année-là un timide processus de "libéralisation" en promettant la tenue d’élections et le retour aux lois civiles.

Galvanisés par ces balbutiements de démocratisation, les étudiants de l’école polytechnique se regroupent le 14 novembre 1973 au sein de leur établissement et entame une manifestation appelant à la chute de la dictature. Les slogans, "Liberté, pain, éducation ! "ou encore "Pour une patrie libre et démocratique !" rencontrent un large écho dans la population, d’autant plus que les étudiants ont réussi à fabriquer une station de radio capable d’émettre dans tout Athènes.
Pour la première fois depuis des années, la population grecque, soumise à une censure drastique, entend la révolte gronder et commence à se diriger vers l’école polytechnique pour soutenir les insurgés. Le mouvement enfle jusqu’au 17 novembre. A ce moment-là, plusieurs autres universités du pays (Patras, Thessalonique, etc.) se sont elles aussi soulevées. Au point que le régime panique et décide de réprimer le mouvement en envoyant ses chars à l’assaut de polytechnique.




Un assaut meurtrier (les chiffres divergent mais s’accordent sur au moins 27 victimes), filmé par des journalistes étrangers et retransmis en direct sur l’antenne de la radio clandestine étudiante. Un assaut qui va indigner et soulever une opinion publique qui, à l’exception des opposants déportés ou poussés à l’exil, s’était montrée jusque-là plutôt passive. Un assaut cruel qui a certainement sonné le début de la chute du régime, qui tombera moins d’un an plus tard.

Et si les Grecs commémorent avec autant de ferveur cette révolte étudiante, c’est qu’elle symbolise encore aujourd’hui la résistance et l’appétit démocratique. Pour donner suite à cet acte de répression sanglant, les universités ont été déclarées zones d’asile (ASYLUM).
Un droit acquis sur lequel se cristallisent souvent les révoltes, querelles ou mécontentements étudiants actuels.

Patrick Schindler, individuel FA Athènes
PAR : Patrick Schindler
individuel FA Athènes
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