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Luttes syndicales
par Jean-Jacques Chatelux le 5 février 2023

S’unir, lutter, gagner 

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Des directeurs d’EHPAD réclament un plan de recrutement massif. 
Non, ces demandes ne viennent pas des personnels de maisons de retraite en colère mais...

La FNADEPA (Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et services pour personnes âgées) regroupant environ 1.400 des 10.000 directeurs d’établissements et services pour personnes âgées a enquêté auprès de ses adhérents :
- 89 % des directeurs font face à un manque de personnel, ce qui affecte la qualité d’accompagnement des usagers.
- 43% des directeurs envisagent de « quitter leur métier à court et moyen terme. »
- 78% constatent une insuffisance de financement des mesures salariales décidées par l’État. 
- Les structures subissent une flambée des coûts de l’énergie (+ 52 % gaz, + 54 % électricité).
- 33% des services à domicile ne peuvent délivrer que 70 à 80 % de leur prise en charge aux bénéficiaires de l’APA (Allocation personnalisée d’autonomie).
La fédération exige un plan Marshall d’attractivité des métiers médico-sociaux avec 20 000 recrutements par an pendant 5 ans au lieu des 3.000 postes annoncés pour 2023, l’encadrement du recours à l’intérim, l’élargissement du bouclier tarifaire énergie. 
Cette prise de position nous éclaire un peu plus sur le malaise qui règne dans le monde des EPHAD.
Et voilà un discours et des demandes qui vont surprendre le personnel des maisons de retraite qui ne devront compter que sur eux-mêmes pour faire aboutir leurs revendications.

Discriminations du personnel des services à la personne

La Défenseure des droits et l’Organisation internationale du Travail (OIT) ont publié le 15e baromètre sur les discriminations dans l’emploi, consacré en 2022 aux 1,3 million de salarié-e-s du secteur des services à la personne, secteur presque exclusivement féminin (87 %), précaire, aux nombreuses salariées d’origine étrangère (14 %) et affectées par des problèmes de santé ou en situation de handicap.
Les facteurs de discrimination se cumulent : genre, milieu social, origine, situation familiale.
Une personne sur quatre a vécu une discrimination ou un harcèlement.
Ces salarié-e-s sont également surexposé-e-s aux comportements sexistes et aux agressions sexuelles (16 % ont subi un attouchement). 
Près de 70 % reconnaissent une période où leur santé mentale s’est dégradée. 
Ces personnes employées à domicile sont inégalement protégées par les conventions collectives et par l’Inspection du travail. Seulement 7 % ont eu recours à l’Inspection du travail et 3 % à une juridiction. 
La Défenseure des droits, Claire Hedron, préconise une politique volontariste de valorisation des métiers, de leurs revenus, de leurs conditions de travail, de leur protection sociale et juridique, de la formation et de la reconnaissance statutaire.
Patronat et gouvernement apprécieront.
Là- aussi, rien ne changera sans la lutte des personnes directement concernées. 
Et elles sont déjà mobilisées.

Ils nous prennent notre argent et c’est nous les voleurs !
Le non-recours aux prestations sociales. 




Ce non-recours est évalué entre 30 et 50% selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DRESS) et l’Observatoire des non-recours aux droits et services (ODENORE).
Le croisement des données d’enquêtes et de sources fiscales et sociales pour 3 populations éligibles à différentes prestations, a montré un non recours :
- au revenu de solidarité active (RSA) de 34 %,
- au chômage de 30%,
- au minimum vieillesse par les personnes seules de 50 %. 
Le minimum vieillesse est connu de 62 % des personnes mais 19 % seulement savent qui peut en bénéficier et 1,5 million ne reçoivent pas des droits et services pour un coût de plusieurs milliards d’euros.
Le non-recours est expliqué par un manque d’information sur les aides ou les organismes (37 %), la complexité des démarches administratives (22 %), la crainte des conséquences négatives (17 %).
C’est toujours sur notre dos que les riches se servent. 
Le gouvernement conditionne l’obtention du RSA, au lieu de l’augmenter et simplifier la demande. 
Il durcit les conditions d’allocation des chômeurs.   
Avec sa « réforme des retraites » ce sont encore les catégories populaires qui vont être les plus touchées. 
Certain-e-s vont se retrouver dans des sas de précarité en fin de vie salariale, avec le chômage, le RSA puis une non retraite...

Pour repartir de l’avant, unissons-nous à la base, luttons ensemble et nous gagnerons.



Jean-Jacques Chatelux - Groupe anarchiste Salvador Seguí
PAR : Jean-Jacques Chatelux
Groupe anarchiste Salvador Seguí
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