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Dans un sale État
par Justhom le 8 mars 2022

Un non événement

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08/03/2022

« La liberté signifie pour nous l’abstention de l’État en tout ce qui n’est pas intérêt social immédiat. »
Ernest Renan/ Questions contemporaines (1868)




Je suis candidat ! Une candidature qui n’annonce rien de bon pour « ses sujets ».
Le Président de la République sortant, Emmanuel Macron vient d’annoncer à ses « sujets » qu’il va « rempiler » pour un second mandat car, a-t-il dit, il n’a pas tout réussi. Il nous promet une méthode différente (sic).
C’est pourquoi, la main sur le cœur et la bouche en fleur, « Il sollicite à nouveau notre confiance pour un nouveau mandat de Président de la République. » Il veut finir le boulot entamé il y a cinq ans et qu’il n’a pas pu finaliser car le peuple s’y est opposé. Il a battu le pavé. Tout d’abord les gilets jaunes, pendant près de deux années, les retraités et les futurs retraités ont crié avec force leur colère, les enseignants, les cheminots, le personnel hospitalier, les fonctionnaires... ont manifesté régulièrement contre leurs mauvais traitements (conditions de travail et salaires,) la casse du service public (suppression du personnel, suppression des lits à l’hôpital y compris pendant la pandémie...)
Pour une fois, le président sortant fait preuve de modestie en reconnaissant qu’il n’a pas tout réussi. Alors qu’il a réussi à faire descendre dans la rue la quasi-totalité des travailleurs (es) y compris les avocats, les policiers...
Oui, Monsieur Macron votre bilan est négatif, vous avez asservi le peuple et pratiquez systématiquement le démantèlement du service public pour le plus grand « profit » du privé et de vos amis les milliardaires.

Matraquage et bastonnade : les outils de l’asservissement
Vous avez également réussi a consolidé une politique de classe. Le « matraquage », la « bastonnade » sont les outils que vous employez contre tous ceux qui s’opposent à votre politique anti-sociale et de démantèlement du service public. Vous en êtes devenu un expert !
Cette fois-ci le peuple est prévenu d’autant que vous annoncez la couleur.
À la lumière de votre bilan, on ne peut qu’être inquiet et effaré lorsque on lit votre lettre de candidature.
Quel mépris envers vos sujets. Quel cynisme !
L’analyse que vous faîtes de votre quinquennat en phase terminale est diamétralement opposée à celle que font vos sujets. Vous y voyez le soutien du peuple alors qu’il a été régulièrement debout pour dénoncer vos mauvais coups et vos trahisons.
Votre dégoût du peuple va jusqu’à nier, utiliser et détourner sa colère à votre avantage. Votre machiavélisme est exacerbé au plus haut point. Vous allez jusqu’à provoquer le peuple en le traitant de tous les noms d’oiseaux (illettré, ivrogne, fainéant, réfractaire à toutes réformes...) tant votre répulsion vis-à-vis du peuple vous donne de l’urticaire. Vous le manipulez impunément car vous êtes persuadé qu’il est ignorant et incapable de penser par lui-même.
D’où ce passage de votre lettre au peuple, qui est bien la démonstration que vous ne vivez pas dans le même monde que « vos sujets » :
« Tout au long de mon mandat, j’ai vu partout un esprit de résistance à toute épreuve, une volonté d’engagement remarquable, une inlassable envie de bâtir. Je l’ai retrouvée dans notre pays, mais aussi en allant à la rencontre de nos compatriotes vivant à l’étranger. En chaque lieu, j’ai perçu le désir de prendre part à cette belle et grande aventure collective qui s’appelle France. »
Si cette déclaration n’est pas du foutage de gueule, cela lui ressemble.
Vous associez le peuple à vos décisions alors que vous l’ignorez superbement. Quelle imposture !

D’autant qu’il en remet une couche et précise au cas où nous n’aurions pas compris :
« Je sollicite « votre » confiance pour un nouveau mandat de Président de la République. Je suis candidat pour inventer avec « vous », face aux défis du siècle, une réponse française et européenne singulière. » Il faut oser d’autant que plus loin, il précise :
« Mais avec clarté et engagement, j’expliquerai « notre » projet, « notre » volonté de continuer à faire avancer notre pays avec chacun d’entre nous. » ; Il nous donne déjà une idée à quelle sauce nous allons être bouffés : « Il nous faudra travailler plus et poursuivre la baisse des impôts sur le travail et la production. »

Autrement dit :
Ces deux phrases valent leur pesant d’hypocrisie, de larmes, de sang et de sueur pour les travailleurs (es), tandis que les patrons pourront se se goinfrer de profits, les actionnaires de dividendes.

Quand il dit notre projet, notre volonté, à quel moment a-t-il consulté le peuple ? Et quand il prétend faire avancer notre pays avec chacun d’entre-nous, Il n’a même pas le courage d’assumer ses décisions. Il parle à la troisième personne du pluriel pour donner l’illusion que le peuple participe à ses choix. Alors que c’est l’exclusion du peuple qu’il pratique. L’autocrate décide et le peuple doit dire amen, sinon il fait cogner le peuple par ses troupes.
La dérive autoritaire de ce chef de guerre ne peut qu’inquiéter, d’autant que ses fréquentations n’incitent pas à la confiance, ne font qu’alimenter sa soif de pouvoir. Même s’il veut donner le change, il ne fait pas exception, tout comme les autres candidats à la fonction suprême. Il participe à la dérive fascisante du pays. Je dirais même qu’il est plus dangereux que les autres car s’il se donne des allures de démocrate, son discours se veut racoleur et est jésuitique. Il « marche » au pas de l’oie. Il ne vaut pas mieux que les Zemmour, les Le Pen, les Dupont-Aignan, les Pécresse, les Mélenchon et tutti quanti... Toutes et tous nous promettent que demain, ils/elles raseront gratuitement alors qu’ils/qu’elles n’ont pas le pouvoir de mettre en application. Ce sont les marionnettes du grand patronat, des milliardaires faiseurs de Président (es).
Refusons de nous lier nous-mêmes les mains car par ce geste, cet acte conscient ou inconscient qu’est le vote nous nous privons des moyens d’agir, de décider. D’autant que ces hommes et ces femmes qui sollicitent nos votes sont malhonnêtes intellectuellement. Ils/elles ont d’autres intérêts, lesquels sont contraire à ceux du peuple
Comme le disait Auguste Blanqui : « Tous ces prétendus représentants ne s’occupent que d’eux-mêmes, de leurs familles, de leurs amis. Un député est bien maladroit si son mandat ne devient pas le fondement de son avenir et l’avenir de tous les siens. Ainsi se passent les choses en temps ordinaire. »
Cela vaut pour la quasi-totalité des élus (es), y compris le Président de la République.

Voter n’est pas une obligation

La réponse immédiate à cette supercherie organisée est « L’ABSTENTION ». Une abstention militante et de lutte qui passe par les explications, la désobéissance, la lutte collective... Voter n’est pas une obligation, d’autres possibilités existent. Comme celle de gérer nous-mêmes nos vies et les affaires de la société. Cela nécessite un autre fonctionnement que nous autres anarchistes nommons « le fédéralisme autogestionnaire ou libertaire » qui par son fonctionnement horizontal (entre communes, entreprises d’une même activité ou ayant des liens) et vertical, les décisions ne viendront pas du haut pour aller vers le bas mais seront prises en bas pour aller vers le haut et revenir vers le bas pour être mises en application. Cela devra concerner tous les membres de la société fédérés en libre association, selon leurs affinités, leurs volontés. Le mandatement ou la désignation remplacera le système électoral , ainsi la démocratie directe désignera un représentant qui sera mandaté pour un ou plusieurs mandats précis à un ou plusieurs échelons (communes, quartiers, usines, bureaux...). Le mandaté devra rendre des comptes et si l’on juge qu’il a failli à son mandat, il pourra être révoqué sur le champ.

Justhom








PAR : Justhom
groupe de Rouen
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