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par Francis PIAN • le 2 novembre 2024

DES IDEES ET DES LUTTES: Comment les riches ravagent la planète

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Crise écologique et crise sociale

Les riches… Ah, les riches, ils en imposent, ils écrasent la société, la Terre. Hervé Kempf, Juan Mendez publient aux éditions du Seuil, une bande dessinée intitulée Comment les riches ravagent la planète et comment les en empêcher. En couverture, un couple, snob, madame une coupe de champagne, sans doute, à la main, monsieur sûr de lui tient la taille de la dame, signe de possession ? Et derrière un avion, des espaces saccagés, brûlés, en voie de destruction définitive. En page intérieure, encore un riche accoudé négligemment sur une voiture de riche avec comme plaque d’immatriculation : Moi 1. Et puis des avions, des chaussures sur un tapis, le tout de luxe, un hélico pour parvenir sur un yacht, un côté décadent de bourge consommateur de poudre blanche. Et puis, éloignons-nous, la terre rapetisse, elle devient une tête d’épingle dans l’univers. La catastrophe écologique se dessine et les riches se gavent, la crise est mondiale et eux s’en foutent. Les inégalités se creusent. Comment est-on arrivé là ? Nous partons dans une longue histoire de l’Humanité. Les éléments se succèdent qui préparent le choc capitaliste. La machine à vapeur de Watt, l’évolution industrielle, la colonisation, bref l’histoire du capitalisme sur toute la terre.

Evidemment, les conséquences sur le climat sont effroyables. Immédiatement nous songeons à Elisée Reclus qui dénonçait, déjà à la fin du 19ème siècle, cette dégradation de l’environnement dans son livre Du sentiment de la nature. Il est à craindre que l’Homme ne soit pas ou plus la nature prenant conscience d’elle-même. Un chiffre : 40 milliards de tonnes de CO2 sont relâchés dans l’atmosphère par an. Et ce n’est pas tout, les forêts disparaissent, le nombre d’espèces d’animaux sauvages est en chute libre. Les réserves de poisson s’épuisent à cause de techniques de pêche saccageant les mers et océans. Et puis nous connaissons les pandémies, les pénuries d’eau ou au moins la dégradation de la potabilité. L’alimentation est définitivement polluée. Les produits pseudo-bios sont atteints. Comment trouver un espace vierge de toute atteinte causée par l’homme et son industrie ?

Changer le système ?
Il faut changer le système, c’est la thèse de nos auteurs. En réaction à ceux qui nient cette catastrophe : Trump, le RN, Sarkozy. J’ajouterai ceux qui versent des larmes de crocodile mais ne font rien. Les récents évènements politiques et choix budgétaires en France le démontrent amplement. Les propos de Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU : « L’Humanité a ouvert la porte de l’enfer » n’y changent rien, ils sont oubliés, un an après avoir été prononcés. La Terre est devenue un marché, le néolibéralisme entretient les inégalités au bénéfice des riches. Les explications des auteurs démontent les mécanismes de l’homme milliardaire standard. Vous reconnaitrez certains visages. La course au profit supplante toute autre vision. Et pourtant, le slogan « consommer moins, répartir mieux » garde tout son intérêt.
Vers quoi se dirige -t-on ? L’intelligence artificielle, des surhommes, l’alliance des riches et des politiciens ? Ce n’est pas nouveau mais le suivi de l’actualité montre qu’ils agissent avec de moins en moins de discrétion surtout depuis l’élection du dernier président de la République en France. Une forme de sinistre caricature ? Attention, ils contrôlent l’Etat, les médias. L’alliance de la police et de la justice rappelle la formule de Victor Hugo : « La police partout, la justice nulle part ! » Vous contestez ? Les lois répressives vous tombent dessus.

« Consommer moins, répartir mieux »
Des solutions ? Taxer les riches, lutter contre les inégalités, construire un avenir, se construire une histoire commune pour y croire et non pas écraser les faibles comme nous le vivons aujourd’hui. Hervé Kempf, Juan Mendez expliquent, analysent. Les dessins sont pédagogiques, tous les propos et affirmations sont référencés. Très important à une époque où les procédures pour diffamation se multiplient. Je reprends les derniers mots de la quatrième de couverture : « Dans ce livre, on rit, on pleure, on apprend, on mobilise : c’est un outil pour changer le monde. Il y a urgence. »

• Hervé Kempf, Juan Mendez
Comment les riches ravagent la planète et comment les en empêcher
Ed. du Seuil, 2024

PAR : Francis PIAN
Groupe Commune de Paris
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