Un de mes correspondants a trouvé un prospectus publicitaire dans sa boîte aux lettres et me l’a transmis.
Qu’il en soit ici remercié.

En effet, voici un bel exemple de contrainte à posséder un smartphone et à utiliser un lecteur de QR-Code.
Les autres bipèdes devront s’abstenir.

Mais, en-dehors des habitants d’un EHPAD et d’autres minorités encore étrangères à la prestigieuse « dématérialisation » (des « éco-terroristes », par exemple), ces « autres » bipèdes existent-ils encore? Ou n’ont-ils pas tous, déjà, suivi la voie du « progrès » sans même se souvenir de l’époque pas si lointaine où ce type de code s’était répandu comme une traînée de poudre grâce au flicage de la population supposée vaccinée par le « pass sanitaire »? Décidément, les Français ont la mémoire courte, et rares sont ceux qui ont pris ce procédé en grippe.

Mais C... [note] fait des économies. Le catalogue ne fait plus que trois pages, et tout ça sans photo à imprimer. Et l’usage de l’application C... va utilement stocker le profil de l’acheteur.

Simultanément, le ridicule saute aux yeux puisqu’il n’y a, littéralement, plus rien à voir dans ce qui est montré. Le catalogue ne mentionne plus que le pourcentage de réduction. C’est dire quel est le critère d’achat, mais c’est connu depuis longtemps: « je n’en ai pas besoin, mais à 50 % de réduction, j’achète quand même ».

Mais ce n’est qu’un début.
La presse gagnera sans doute à faire de même, quand elle n’est pas déjà réduite à sa version digitale.
On imagine volontiers un dépliant d’agence de rencontres se présenter sous la même forme.
Ou un livre de messe, pourquoi pas. Psalmodier sur un QR-code, le comble du sublime.

« Souriez, vous pouvez flasher » dit aussi le prospectus.
On souriait déjà parce qu’on était filmés. Grâce au QR-Code, ça devient le pays du sourire.

Urbain Bizot