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par Jean-Marc Raynaud le 2 août 2021

À propos des Éditions libertaires

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Article extrait du Monde libertaire n°1829 de juin 2021



ML : les Éditions libertaires existent depuis une vingtaine d’années et ont actuellement plus de 200 titres au catalogue. Tu en es un des fondateurs. Tu es donc bien placé pour nous en expliquer le pourquoi et le comment.
JMR : début des années 90, militant à la FA depuis une vingtaine d’années, et bien que n’ayant jamais exercé de responsabilité fédérale, je me suis retrouvé « bombardé » responsable des Éditions du Monde Libertaire lors d’un congrès où je n’étais pas présent et où je n’avais rien demandé. Peut-être parce que la situation était du genre désastreuse et que seul un allumé dans mon genre pouvait y faire face. Et ce fut le cas. Une équipe, une stratégie, quelques idées-forces, de la persévérance, le sens de l’esquive, du pragmatisme… et beaucoup de chance, nous permirent de la redresser. Puis, quelques années plus tard, rotation des responsabilités oblige, nous passâmes le relais à une autre équipe. Mais, quand on a goûté à l’édition, il est difficile de s’en passer. Et c’est ainsi que notre équipe s’est lancé dans l’aventure des Éditions libertaires. Une structure éditoriale autonome, compagne de route (aurait dit Georges Marchais) de la FA.

ML : rien que du banal dans tout ça. Mais qu’est-ce qui fait que les Éditions libertaires ne sont pas une structure éditoriale libertaire tout à fait comme les autres ?
JMR 
: au plan juridique, les Éditions libertaires sont une association 1901 à but non lucratif. Seuls ceux et celles qui font, décident de ce qu’ils font. Ils ne représentent personne à part eux-mêmes. Politiquement parlant, nous nous situons dans le cadre du mouvement libertaire et de son idéal d’une société métissée (politiquement et autrement) fonctionnant d’une manière libertaire et non d’une société composée de libertaires « ethniquement purs ». Ce qui explique que, partisans avant tout d’une révolution sociale libertaire, nous ne publions pas que des libertaires estampillés ou autoproclamés tels. Ce qui explique également que notre ligne éditoriale ne se résume pas à psalmodier et est ouverte à toute réflexion de révolte et de révolution sociale, et à tous les genres « littéraires », tout simplement parce qu’une révolution sociale se doit d’irradier tous les aspects de la vie. Sur cette base, nous n’avons aucun salarié ; nous ne versons aucun droit d’auteur à nos auteurs qui, comme nous, sont des militants ; nous n’avons aucun actionnaire ; nous refusons toute subvention de l’État et de ses annexes ; nous refusons également de cautionner l’esclavagisme « moderne » des contrats « aidés » ; nous n’avons jamais un kopeck en caisse car dès que nous disposons de trois sous ils sont immédiatement réinvestis dans une publication ; nous n’imprimons pas selon la loi du marché capitaliste, c’est-à-dire au moins cher (la Corée du Nord nous laisse de marbre), mais, principalement, chez des camarades du genre SCOP (Société coopérative ouvrière de production) pratiquant l’égalité des salaires… Mieux, avocats d’une société libertaire pluraliste, lors de nos débuts, à la fin de nos livres, nous consacrions une dizaine de pages à la présentation (derniers titres, coordonnées…) d’autres structures éditoriales libertaires. Nous espérions faire école. Voire peut-être réunir, sans atteinte aucune à la liberté éditoriale de chacune, un maximum de tribus éditoriales libertaires, juste sous un logo commun. Râteau total. Dieu nous préserve d’une société gérée par de tels « libertaires » !

ML : on te sent un peu désabusé ?
JMR :
pas un peu, beaucoup. Mais nullement découragé pour autant. Car, comme dit le proverbe : « Quand l’obstacle s’avère infranchissable, il suffit de le contourner ». Et, c’est ce que nous faisons de plus en plus souvent en suscitant pour nos livres des coéditions avec les Éditions du Monde Libertaire, Noir et Rouge, Nada, la Libre Pensée, l’UPF, Silence… Ainsi, on apprend à se connaître, à se respecter et… à faire ENSEMBLE.

ML : comment ça se passe pour décider de ce que vous décidez de publier ou de ne pas publier ?
JMR 
: comme toute structure éditoriale, nous recevons des manuscrits et nous en suscitons. Pour ce qu’il en est de la réception de manuscrits c’est principalement moi qui les reçois parce que je « gère » l’adresse officielle des éditions libertaires. Trois cas de figure. Dans le premier (écrasante majorité), ce sont des romans de 500 pages sans intérêt, des recueils de poésie sans plus d’intérêt ou des poncifs universitaires obèses d’illisibilité même avec un dictionnaire. Verdict : poubelle. Je prends, seul, cette décision et j’assume.
Second cas de figure, je n’ai pas d’avis tranché. Et je fais suivre à mes petits camarades. Troisième cas de figure, je suis emballé. Et je fais suivre…
Pour décider, pas besoin de réunion ou de vote. Le principe est simple. Si un membre de l’équipe tient à ce qu’un livre soit publié, personne, même si des remarques, des critiques ou des réticences se font jour, ne s’y opposera. Mais il lui faudra assumer. En clair, nous fonctionnons à la confiance, à la recherche d’un consensus et à la responsabilité de chacun.

ML : sur vos 200 livres publiés, quels sont ceux qui ont le mieux « marché » ?
JMR :
presque tous nos livres sont de qualité. Mais, pourquoi ? comment ? il en est qui bénéficie plus que d’autres d’une petite « reconnaissance ». Les égorgeurs, Mieux vaut boire du rouge que broyer du noir (Benoist Rey), Les aventures véridiques de Jean Meslier (1664-1729), curé, athée et révolutionnaire (Thierry Guilabert), Les affiches des combattants de la liberté, Espagne 1936-39, Les œuvres complètes de Gaston Couté, Paris révolutionnaire (Claire Auzias) … et le dernier en date, Paris 1871, l’Histoire en marche (Josef Ulla), deux éditions épuisées en quelques mois.

ML : vos projets ?
JMR :
comme le Monde Libertaire, nous en avons plein. Perso, ce serait de pouvoir semer toujours plus de petites graines éditoriales unitaires au sein du mouvement révolutionnaire et de sa composante libertaire. Également, et simultanément, réfléchir à la mise en place d’une structure de diffusion et de distribution gérée par ces mêmes révolutionnaires, car, pour l’heure, notre division nous amène à dépendre du système capitaliste de diffusion et de distribution, chacun se la jouant perso pour essayer de s’en affranchir. Dramatique !

ML : comment vous contacter ?
JMR :
les Éditions libertaires, 35 allée de l’Angle, Chaucre, 17190, St Georges d’Oléron, tél : 05 46 76 73 10, mail : editionslibertaires@wanadoo.fr, catalogue en ligne : editions-libertaires.org

ML : pour la fin, la question qui tue. Pourquoi taire que tu es l’auteur d’une bonne demi-douzaine de livres parus aux Éditions libertaires ?
JMR :
c’est une bonne question et je te remercie de me l’avoir posée.

Un grand merci à Jean-Marc Raynaud d’avoir pleinement joué le jeu pour cet interview.
PAR : Jean-Marc Raynaud
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1

le 1 janvier 2023 08:40:22 par Mohamed Kali

explosif ! révolutionnaire ! Cet article est dément, et démontre comment les vassaux de la société bourgeoise mène leur barque, toujours avec beaucoup d’injustice à bord. Quand les rats qui quittent le navire c’est toujours les mêmes qui trinquent et qui font naufrage. Cette société bourgeoise qui à peur et hurle "aux assassins" du désordre dès qu’il aperçoivent un foulard rouge flotter au vent et attaché au cou d’un jeune homme à la dégaine quelque peu incertaine. Mort à cette société qui pu l’or mal acquis et au fric !!! cette société m’a tellement affecté, que je reste là dans mon coin à rêver d’un monde imaginaire et merveilleux. Car un monde sans poésie est un monde sans rêve, un monde sans rêve est un monde sans liberté !!!