Cinéma > Soudan, souviens-toi !
Cinéma

par Julien Caldironi • le 21 juin 2025
Soudan, souviens-toi !
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Comme une éclaircie, dans un horizon de ténèbres dictatoriales…
Hind Meddeb, documentariste, capte la révolution des jeunes Soudanais et Soudanaises, en 2019, lors du renversement d’Omar el-Bechir, qui s’accrochait au pouvoir depuis une trentaine d’années. Depuis l’année précédente, et notamment après qu’el-Bechir, dictateur impitoyable et responsable d’un génocide au Darfour, mais serviteur docile du FMI, ait appliqué leur plan d’austérité, la population, très jeune, étayée par les forces syndicales des principales agglomérations (particulièrement Atbara) se soulève contre la multiplication du prix du pain par trois et autres flambées des prix des matières de première nécessité. Le souffle de la rébellion gagne Khartoum où les manifestants organisent un sitting et un campement permanent devant le QG des bidasses. Lors des veillées de ces « révolutionnaires de nuit », comme ils se surnomment, les gens chantent, slament et scandent leurs souffrances et leurs aspirations, dans de fulgurantes improvisations, rythmées du fracas lancinant des pierres contre les rails ou des tambours de fer. C’est une révolution de poètes, d’artistes, de pacifistes qui entendent rester sur place et pratiquer grève et désobéissance civile jusqu’à l’instauration d’un gouvernement démocratique, libéré de l’armée, du tribalisme et de l’emprise islamiste. Un souffle d’espoir de 57 jours après une apnée de trente ans.
Éphémère liberté
L’inspiration sera brève. Le dictateur chute, un quarteron de gradés s’impose, en massacrant les insurgés par surprise, mais, sous la pression maintenue du peuple, concède que des élections seront organisées deux ans plus tard. Pile le temps de préparer un putsch pour, évidemment, ne pas lâcher les manettes du pays. Et tous ces jeunes, qui aspiraient à la démocratie, sont capturés, torturés et assassinés. Les plus chanceux s’exilent tandis que le Soudan se déchire entre deux factions militaires rivales, qui bombardent chacune les populations civiles situées dans les territoires de l’autre.
Le pays, après avoir entrevu l’espoir s’enfonce désormais plus que jamais dans l’obscurité d’une guerre civile interminable avec son cortège de fléaux, comme la famine et les massacres de civils. Il faut dire que le sol soudanais est riche en matières convoitées par les compagnies occidentales, ce qui ne peut qu’exacerber les antagonismes financiers. Il faut bien acheter armes et drones…
N’oublions pas le Soudan
Fugaces, ces visages d’une beauté juvénile, ces gamines, ces gamins, qui luttent courageusement, déclament de splendides poésies lors de manifestations tendues, avec les soudards qui répliquent à balles réelles, qui organisent des banquets solidaires, qui peignent les portraits de leurs mort-e-s sur les murs, illuminent brièvement la noirceur de ces stupides et meurtriers affrontements pour le pouvoir, dans le désintérêt médiatique mondial quasi total.
N’oublions pas le Soudan. N’oublions pas nos compagnes et compagnons anarchistes soudanais, avec qui les contacts sont rares, du fait du black-out complet dans lequel est plongé le pays, et qui se battent aussi pour nos idées de liberté.
Soudan, souviens-toi, de Hind Meddeb, France, Tunisie, Qatar, 1h16, 2024,
Sortie en France le 07 mai 2025.
Julien Caldironi, individuel FA 49
PAR : Julien Caldironi
Individuel FA 49
Individuel FA 49
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