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Non-Violence
par Julien Caldironi • le 23 septembre 2023
Le plus grand des militaires
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Connaissez-vous Stanislav Petrov ?
Probablement pas.
Et pourtant, ce type a peut-être sauvé le monde !
Un peu de contexte
Nuit du 25 au 26 septembre 1983, URSS.
Aux commandes du fameux colosse aux pieds d’argile, Andropov, vieillard grabataire et paranoïaque, entretient de toutes ses forces déclinantes la guerre froide. Trois semaines plus tôt, l’URSS a quand même abattu un avion de ligne, celui de la Korean Air Lines 007 (non, il n’y avait pas James Bond dedans, mais 269 victimes et membres d’équipage tués) confondu avec un appareil espion. Le podpolkovnik (lieutenant-colonel) Petrov est de garde au sein de la base d’alerte stratégique de Serpoukhov-15, situé à environ cent kilomètres de Moscou. Soudain, peu après minuit, ses détecteurs, ses alarmes et ses bidules se mettent en branle. Alerte générale ! Cinq missiles en provenance des États-Unis ont été tirés et se dirigent vers l’URSS ! La procédure exige qu’il contacte son supérieur pour le prévenir, que l’info remonte jusqu’au camarade Andropov afin de pouvoir contre-attaquer au plus tôt. La fenêtre de riposte est de l’ordre de quelques minutes, avant l’annihilation totale.
L’heure du choix
Petrov doit alors décider s’il engage son pays dans une probable guerre mondiale et atomique. Ou bien s’il décide de ne pas suivre aveuglément les machines…
Il opte pour ne rien faire.
Il prévient ensuite ses supérieurs qu’il s’agit d’une fausse alerte.
C’était évidemment le cas. Une expertise ultérieure démontrera qu’il s’agissait de nuages reflétant les rayons du soleil qui avaient affolé les détecteurs.
La morale de cette histoire
Alors qu’il a peut-être sauvé le monde de l’holocauste nucléaire par son inaction, Petrov n’obtiendra pourtant qu’une reconnaissance du bout des lèvres et une célébrité tardive, secret défense oblige. Néanmoins, peu à peu, les habitants de notre planète apprendront, au compte-gouttes, son rôle dans ce énième épisode de « on a eu chaud » de la guerre froide.
Comme quoi, le meilleur des militaires reste encore… celui qui ne fait rien !
Julien Caldironi
Individuel 49
PAR : Julien Caldironi
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