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Littérature
par Sylvain Boulouque • le 3 septembre 2023
PAGE D’HISTOIRE N°32
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Oublier Gloag
Il y a quelques années, le philosophe post maoïste Jean-Jacques Brochier avait publié un Camus philosophe pour classes terminales (Lattès 1970), il y était déjà difficile de comprendre quel était le problème d’enseigner la philo en terminale. Ce nouvel opus anti camusien est de la même veine. En 5 chapitres, Olivier Gloag nous explique pourquoi Camus devrait être remis à sa place, avec une mauvaise fois digne de son prédécesseur.
Il expose d’abord en quoi Camus a été un partisan d’un humanisme colonial, peu importe qu’il ait réédité, par exemple, en pleine guerre d’Algérie un recueil d’articles Misère de la Kabylie. Idem, il tente d’expliquer que Camus n’a pas toujours été abolitionniste au sujet de la peine de mort parce qu’il ne serait pas intervenu auprès des Ministres pour tous les condamnés. Bien évidemment, son discours de Suède est vu au prisme de l’unique dénonciation des exactions du FLN. Là aussi, la réalité du discours ne compte pas.
Enfin, il analyse Camus comme un anti communiste maladif. Pas la peine d’épiloguer, il suffit de reprendre ses interventions sur le communisme aux côtés d’un anarchiste comme Nicolas Lazarévitch ou d’un Louis Mercier pour comprendre que l’anticommunisme de Camus répondait au désir d’émancipation sociale et non de son asservissement. Cerise sur le gâteau, son analyse des réceptions de l’œuvre de Camus, Gloag prend quelques textes de la pensée libérale et fait l’impasse sur les vrais amis de Camus, ses compagnons de doute, selon la belle expression de Fabrice Magone, les libertaires. Tirons l’échelle, fermons le ban et passons à un autre livre…
Oublier Camus
Olivier Gloag
La Fabrique, 2023, 154 p., 15 €
Il y a quelques années, le philosophe post maoïste Jean-Jacques Brochier avait publié un Camus philosophe pour classes terminales (Lattès 1970), il y était déjà difficile de comprendre quel était le problème d’enseigner la philo en terminale. Ce nouvel opus anti camusien est de la même veine. En 5 chapitres, Olivier Gloag nous explique pourquoi Camus devrait être remis à sa place, avec une mauvaise fois digne de son prédécesseur.
Il expose d’abord en quoi Camus a été un partisan d’un humanisme colonial, peu importe qu’il ait réédité, par exemple, en pleine guerre d’Algérie un recueil d’articles Misère de la Kabylie. Idem, il tente d’expliquer que Camus n’a pas toujours été abolitionniste au sujet de la peine de mort parce qu’il ne serait pas intervenu auprès des Ministres pour tous les condamnés. Bien évidemment, son discours de Suède est vu au prisme de l’unique dénonciation des exactions du FLN. Là aussi, la réalité du discours ne compte pas.
Enfin, il analyse Camus comme un anti communiste maladif. Pas la peine d’épiloguer, il suffit de reprendre ses interventions sur le communisme aux côtés d’un anarchiste comme Nicolas Lazarévitch ou d’un Louis Mercier pour comprendre que l’anticommunisme de Camus répondait au désir d’émancipation sociale et non de son asservissement. Cerise sur le gâteau, son analyse des réceptions de l’œuvre de Camus, Gloag prend quelques textes de la pensée libérale et fait l’impasse sur les vrais amis de Camus, ses compagnons de doute, selon la belle expression de Fabrice Magone, les libertaires. Tirons l’échelle, fermons le ban et passons à un autre livre…
Oublier Camus
Olivier Gloag
La Fabrique, 2023, 154 p., 15 €
PAR : Sylvain Boulouque
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