L'École dans les zones
À partir de 1992, un autre classement est venu s’ajouter aux ZEP, celui d'établissements en «zones sensibles», bénéficiant également de moyens supplémentaires. Ainsi, aujourd'hui, on dénombre quelque 558 ZEP et 174 établissements sensibles, soit près de 13% des enfants scolarisés dans le public.
Ces zones, lancées par la gauche à son arrivée au pouvoir sous le ministère Savary -- prémices à la loi d’orientation sur l'École de 1989, sous la chefferie Jospin -- font l’objet, cette année, d’une «relance». Jospin et son copain d'école d’Allègre y tiennent beaucoup ! D’autant qu’en dix-sept ans, le mammouth a plutôt vu ses inégalités augmenter. Un exemple : en Seine-Saint-Denis, 28% des élèves quittent le système scolaire sans diplôme (cf. [Monde libertaire du 7 mai 1998- rub1260]).
Il est vrai que seulement 19% des collégiens sont en ZEP dans le 93 contre 39% dans la Nièvre (l’ancien fief de Mitterrand !). Cela n’explique pas tout et les effets de voix de Ségolène Royal, ministre déléguée à l’enseignement scolaire, risque à nouveau de sombrer dans les sables ! Peut-on vraiment en finir avec les inégalités scolaires dans une société aussi injuste que la nôtre ?
À Rouen, jeudi 4 juin, lors du colloque sur les zones d'éducation prioritaires, Madame la ministre a présenté son projet de «relance des ZEP». Elle veut «encourager les pôles d’excellence dans les ZEP» et mettre en place des «foyers du collégien». Cette année, a-t-elle précisé au quotidien Le Monde du 5 juin, «les crédits pédagogiques pour les ZEP ont augmenté de 26%, cet effort devrait être poursuivi et nous agirons également par redéploiement.» En quelques mots, tout est dit : encouragement et redéploiement… Ségolène Royal conclut : «Lorsque la pauvreté ne sera plus l’obstacle insurmontable de la réussite scolaire, alors nous aurons gagné»…
Les ZEP : un emplâtre sur une jambe de bois, ou, pour reprendre l’avis majoritaire des professeurs de collège concernés : «Les ZEP ont seulement permis de limiter les dégâts».