éditorial du n°1128
En effet, nos conseillers régionaux de gauche cumulards de service au niveau des mandats, possédant voitures et appartements de fonction, paradant dans divers cocktails, n'hésitent pas à emprunter le titre de résistants. De même, la nomination de Pierre Vial (fondateur du GRECE et «penseur» du FN) comme vice-président de la commission culture a été exagérée par la gauche. En effet, de 1992 à 1998, ce triste sire détenait déjà ce poste et huit autres frontistes avaient également des vice-présidences. À cette époque, nos antifascistes ne se mobilisaient pas. Certes maintenant, il y a une nouvelle donne, mais c’est justement parce que la gauche ne peut plus électoralement faire le poids qu’elle se bouge. Triste manière de combattre le fascisme rampant. Sa position de principe consistant à voter négativement contre tout se fait au détriment des jeunes et des artistes qui luttent justement contre le FN ! La gauche plurielle n’a même pas discuté avec eux de cette stratégie. Il est vrai que la démocratie directe est une notion inconnue pour elle. Dernièrement, le PCF a décidé d’arrêter cette «politique du pire» et votera désormais avec Millon sur certains dossiers. Ce retournement lié au mécontentement des artistes et des étudiants montre bien la fragilité du front antifasciste électoraliste. Le FN doit bien rigoler, d’autant plus qu’il est prêt à revenir sur certaines de ces décisions, façon de troubler un peu plus le jeu «démocratique». Nous n’oublierons pas non plus le front républicain des huit principaux maires de la région (quatre de gauche et quatre de droite), emmenés par Raymond Barre, et qui sont soucieux «de l’image et de l’avenir de Rhône-Alpes». C’est vrai qu’avant les régionales, tout était tellement mieux !