Entre gauche plurielle et droite républicaine, comment en est-on arrivé là ?
ou le Bref rappel d'un égressif de la liberté de circuler
1974 : pour «répondre à la crise», la France ferme ses frontières (l’expression a de l’avenir). Il est évident (et prévu) que l’immigration se poursuit malgré tout, mais dans des conditions plus difficiles.1979 : Loi Bonnet-Stoleru réglementant officiellement les expulsions de dizaines de milliers de personnes, dont des mineurs et des réfugiés politiques sont virés. Mobilisation contre ces lois sécuritaires (en lien avec les lois Peyrefitte).
1981 : Régularisation de milliers de sans-papiers, mais Mitterrand refuse, malgré ses promesses, le droit de vote. Luttes autour de l’immigration se focalisent sur la «citoyenneté» (marche des beurs, convergence 84).
1983-1984 : Création des centres de rétention et loi Dufoix, limitant le regroupement familial. Émergence du FN et médiatisation de SOS-racisme et de l'«antiracisme moral».
1986 : Lois Pasqua : Instauration des visas, pratique de la double peine. Remise en cause des cartes de plein droit, du statut étudiant. Réelle mobilisation mais la plupart de ces mesures seront maintenues.
1989 : Peu de changements, détérioration des statuts, pour les étudiants par exemple. La gauche confirme la xénophobie d'État. Charters Cresson. Baisse de la mobilisation.
1993 : Pasqua 2 ! Attaques en règle contre l’automaticité de la nationalité (par les délais imposés lors des mariages «mixtes», la remise en cause du droit du sol). La gauche, dans son ensemble, semble s’opposer à des lois qu’elle ne remettra pas en cause une fois au pouvoir !
1998 : Debré (fils) renforce les lois Pasqua. Les sans-papiers se sont mobilisés, de Saint Ambroise à Saint Bernard, ce qui amène une nouvelle forme de lutte : «visibilisation» d’un mouvement par des occupations durables, auto-organisation des sans-papiers, refus du «cas par cas», (tout cela déstabilise un peu les associations habituées à ce que «leurs» immigrés suivent sagement leurs stratégies). Les «clandestins» deviennent de simples «sans-papiers» !
Cf, entre autres, Sans-papiers, chronique d’un mouvement, éd. Reflex/lm'media.
Raymonde et Robert