éditorial du n°1121
Fonctionnaires peut-être un peu trop zélés, quatre CRS ont été mis en examen le 17 avril pour «violences volontaires». Lors d'un banal contrôle d'identité, dans le quartier «sensible» de Cronenbourg, deux jeunes gens les accusent de les avoir frappés. Nos quatre CRS se défendent, ils affirment avoir été «outragés». Notons que, de leur point de vue, invoquer cette supposée provocation parait légitimer un petit tabassage en règle. Le syndicat Alliance, droite modérée, leur a apporté son soutien, affirmant que ces policiers n'ont fait qu'accomplir leur devoir «alors qu'il leur est demandé de s'impliquer davantage dans la lutte contre les violences urbaines». Rappelons qu'après la nuit de la Saint-Sylvestre où plusieurs dizaines de voitures avaient été incendiées, le procureur de Strasbourg avait contesté «l'efficacité du dispositif de maintien de l'ordre». Relayés par un gouvernement qui affirme haut et fort être totalement «décomplexé» dans le domaine sécuritaire, ces propos semblent avoir été entendus. Dans la capitale européenne, l'ordre républicain doit régner.
Décidément, «police partout, justice nulle part» n'est pas qu'un slogan.