Répression policière
Les faits
Le 14 février dernier avait lieu à Reims une manifestation contre la venue de Bruno Mégret, du Front national. Cette manifestation, appelée par un collectif d'une vingtaine d'associations syndicales, antiracistes et politiques a rassemblé environ 1 500 personnes. À l'issue de cette manifestation, une soixantaine de personnes est restée durant trois heures à proximité de la salle Goulin, où se tenait le meeting du n° 2 du FN. Ce rassemblement se voulait pacifique et faisait face à environ 250 gendarmes mobiles. Or, vers 22 h 30, au moment où les premiers militants du FN quittaient la salle, les passagers d'une voiture non identifiée ont pris à parti des manifestants isolés ; l'un des manifestants a été nommément menacé, une autre a été matraquée. Devant l'arrivée d'autres personnes, ceux-ci ont pris la fuite, tout en tentant, à deux reprises, d'écraser les personnes qui se trouvaient face à eux. À noter que les gendarmes mobiles qui se tenaient à moins de cent mètres de là n'ont pas bougé. La manifestation s'est ensuite prudemment dissoute. Des consignes ont été données aux manifestants, leur disant d'éviter de rentrer seul, une nouvelle agression nous semblant possible.
Le 6 mars dernier, un militant de l'OCL s'est retrouvé convoqué par la police pour «affaire vous concernant». Celui-ci a passé 24 heures en garde à vue et ceux parmi nous qui l'avaient accompagné ont été virés du commissariat avec menaces de la part du commissaire central de Reims.
Ce militant s'est vu mettre en examen pour «dégradation volontaire de véhicule de police». C'est ainsi que nous avons compris que l'altercation du 14 février dernier s'était produite contre des officiers des Renseignements généraux et non des membres du FN comme nous l'avions pensé au départ. Précisons à ce sujet qu'à aucun moment, les agresseurs n'ont signalé leur appartenance à un service de police.
Notre camarade est donc convoqué devant un tribunal correctionnel le 27 avril prochain.
Second coup de théâtre, nous avons appris lundi dernier que les deux policiers portaient plainte à titre individuel pour violence contre le même militant. Ce nouveau procès aura lieu le 30 mars prochain.
Les peines encourues
Notre camarade risque donc 3 mois de prison ferme, 300 000 FF d'amendes et les frais de réparation du véhicule d'une part et d'autre part les dommages et intérêts de 10 000 FF envers chacun des deux policiers.
Il faut noter enfin que ce militant s'est fait remarquer à de nombreuses actions des chômeurs sur Reims et qu'il était aisé pour ces policiers de le présenter comme responsable d'une réaction collective.
Nous nous insurgeons contre la mise en examen de notre camarade.
Nous appelons tous ceux et toutes celles qui voudraient nous soutenir à être présent aux deux audiences du 27 avril prochain à 14 heures au Tribunal correctionnel de Reims et dans la limite de leurs moyens à nous soutenir financièrement (chèques à l'ordre de La Galère -- le Chat Noir).
Organisation communiste libertaire