éditorial du n°1115
Se faire entendre, c'est bien un leitmotiv des révoltes d'aujourd'hui. Que ce soit celle des chômeurs ou celle des banlieues. En face, pour seule réponse, l'État criminalise ou rend criminel. Et comme la misère gagne du terrain, que le nombre de précaires, de demandeurs d'emploi, de personnes subissant chaque jour la violence institutionnelle augmentent, il y a fort à parier que le nombre de criminels va aller en s'accroissant.
Devant cette violence, les établissements scolaires sont en première ligne. Le «plan de rattrapage» d'Allègre pour la Seine-Saint-Denis, présenté le 2 mars, ne résoudra en rien les problèmes économiques et sociaux des jeunes et de leurs familles. En effet, doubler le nombre d'emplois-jeunes dans les établissements scolaires ne va rien changer sur le fond du problème. En recruter 3 500 supplémentaires en supposant que cela va permettre de lutter efficacement contre la violence relève plus de la provocation que d'une réelle mesure. D'où les grèves qui se suivent pour dénoncer l'insuffisance d'un tel plan. Répondre par la précarité dans un souci de calmer les esprits avant des échéances électorales peut paraître risible. Mais nous devons en être conscient : l'État n'a plus que cela à proposer !
Alors, qu'attendons-nous pour réaliser le possible ?