Tuez un salaud, c'est beau...
« Tuez un salaud, c'est beau, tuez un salaud, c'est rigolo » est le refrain du premier volume, où le soviet provoque une panique généralisée en incitant tout un chacun à faire œuvre de salubrité publique, organise un happening-vernissage de flics suspendus à des crocs de bouchers, fait de la couleur mauve un symbole subversif de premier rang, et récupère ses membres victimes de la répression étatique jusque dans un pénitencier de sécurité maximum... Avec en prime une émission de Radio libertaire plus vraie que nature !
Dans l'autre, nos joyeux drilles reconstruisent un fragment du mur de Berlin sur la Kurfürstendammstrasse (les Champs-Elysées allemands), avec en prime deux grands patrons et le n°2 de la C.D.U. en incrustation. Avant d'exposer le premier conseiller d'Axel Springer statufié lors d'un vernissage au Muséum des beaux-arts, en présence du ministre. Bref, cette fois-ci leur liste mauve fait partir en vacances précipitées tous les salauds d'outre-Rhin.
Mais il reste encore deux volumes, me direz-vous... Eh oui, il y a Le Rat débile et le Rat méchant, dans lequel des renards enragés et des bactéries métallophage s'ajoutent à la pharmacopée habituelle de nos guérilleros, et C'est la Danse des Connards, qui appelle à la gloupinisation forcenée (dixit Noël Godin dans l'excellente Anthologie de la subversion carabinée) de toute la vie littéraire du pays : le gros rouge de Duras chargé au méthanol, le sida pour d'Ormesson, et Glucksmann retrouvé enfermé dans un char russe au musée de la guerre...
Alors, qu'attend l'éditeur pour ressortir aussi ceux-là ? Voire même pour enfin éditer le cinquième opus, Le Soviet au Congo...