Tenter de criminaliser le mouvement n'arrêtera pas les chômeurs et les précaires
Ce mouvement rencontre un vaste écho dans la population -- qui vit le chômage et la hantise du chômage -- et met à mal l'image sociale de ce gouvernement qui, élu pour lutter contre le chômage, a fait la sourde oreille aux revendications des chômeurs et des précaires, privilégiant le «réalisme» économique. Ce mouvement a fait reculer le sentiment de fatalité et d'exclusion qui maintenait les chômeurs dans l'isolement et l'illusion d'un proche retour au plein emploi pour tous. Il a réussi à faire surgir au grand jour des exigences qui visent à l'amélioration immédiate de leurs conditions de vie : augmentation de 1500 FF des minima sociaux, extension du droit au revenu pour les moins de 25 ans, arrêt des expulsions, des coupures d'électricité, droit à la santé, à la formation, gratuité des transports en commun, etc.
Ce qui fait l'originalité de ce mouvement, c'est son inventivité et son dynamisme illustré par des actions non-violentes. Parmi ceux qui profitent de la misère, l'entreprise Cash converters, mont de piété moderne, prospère sur le manque d'argent qui frappe des millions de personnes. Une action non-violente et symbolique consistant à mettre sur le trottoir les objets achetés aux pauvres à bas prix était prévue le 11 février pour dénoncer ces nouveaux usuriers.
Mais, à peine arrivés sur les lieux, les manifestants ont été pris à partie par la police et violemment dispersés. 40 personnes ont été raflées. Depuis, quatre d'entre elles sont en détention préventive à Fleury-Mérogis jusqu'à leur procès. EIles sont accusées par la police de «complicité, vol, violence à agent, dégradation de matériel», alors qu'il n'y a rien dans les dossiers individuels.
Le gouvernement, qui reste sourd au mouvement des chômeurs et espère l'arrêter en mettant en prison quatre manifestants, se trompe. Il s'agit à l'évidence d'une décision politique : ni l'arbitraire des arrestations ni les chefs d'accusation ne justifient cette mise en détention.
Libération immédiate des chômeurs et précaires incarcérés !
Jeudi 26 février, ils seront jugés à la 23Premiers signataires : AC!, Act-Up, CNT-Île-de-France, DAL, MNCP, Reflex, SUD-Education, Fédération anarchiste.