Vers un monde meilleur...
Social-démocratie
Tony Blair, en bon moralisateur, a passé humblement les fêtes de fin d'année aux Seychelles, pour seulement 200 000 FF. Il mérite bien ça, ce gentleman socialiste qui s'est tant échiné les mois derniers à trouver des solutions pour le bonheur social de ses pauvres. Ce sont tout d'abord les jeunes «délinquants» qui peuvent le remercier pour la politique répressive tous azimuts qu'il leur applique. Viennent ensuite les mères célibataires dont les allocations sociales sont rognées. Même les handicapés vont bientôt profiter des restrictions budgétaires de ce cher Tony.Pour fêter le nouvel an, et montrer qu'il en avait assez de «la culture de dépendance», Tony Blair oblige désormais 200 000 jeunes chômeurs environ à accepter un petit boulot pendant six mois sinon, finies leurs allocations chômage (les plus basses d'Europe déjà et en sachant que sur 58 millions d'Anglais, 13 millions vivent en dessous du seuil de pauvreté).
Ce «new deal» tombe comme par hasard en ce début janvier, date à laquelle le gouvernement britannique prend la présidence de l'Union européenne.
Tony Blair a énoncé ses priorités : «construire un modèle social basé sur une amélioration de l'employabilité de la main d'œuvre européenne... et faire que l'Angleterre soit à nouveau une nation modèle du vingtième siècle, un phare pour le monde». On voit bien ce que ce baratin veut dire dans les faits pour les damnés de la terre.
De plus, n'oublions pas qu'au sommet européen de Cardiff en juin 1998, chaque État devra présenter ses plans de lutte contre le chômage, dont les propositions à Luxembourg en novembre 1997 étaient d'offrir une formation jeune chômeur et une activité pour ceux de longue durée. Le gouvernement anglais a donc pris une longueur d'avance sur son homologue français bien que...
Côté «délinquance juvénile» la médiatisation sur Strasbourg permet déjà un nouveau tour de vis sécuritaire sur la violence sociale qui s'exprime de plus en plus. Pour ce qui est des chômeurs et des RMIstes, la future loi contre l'exclusion en mars verra sûrement l'octroi d'un revenu en échange de l'obligation d'un petit boulot, le tout bien sûr gratos pour les patrons. Le tout béni par le retour à la dignité citoyenne !
Aujourd'hui, l'État français comprend les chômeurs et les reconnaît (comme l'ont fait d'ailleurs les matraques de ses CRS). Surtout, il les exhorte à se projeter dans son avenir radieux et pluriel.
Généreux, il met un milliard dans la cagnotte après en avoir filé cinq à Matra-Dynamics pour l'achat de 500 missiles à longue portée ! «Désormais, à chacun de prendre ses responsabilités», clame le premier ministre... de quoi dégueuler, vraiment.