Petits boulots mal payés
Non, ce n'est pas l'Angleterre victime du thatchérisme, c'est l'Allemagne, si souvent louée pour son « modèle social » et ses « hauts salaires ». Depuis quelques années, le nombre de ces emplois, baptisés Billigiobs (que l'on peut traduire par « petits boulots mal payés ») s'envole : il serait passé, selon les statistiques du ministère du Travail, de 4,4 millions en 1992 à 5,6 millions en 1996. Il en résulte un manque à gagner considérable pour les régimes sociaux ; l'État organise ainsi le trou de la protection sociale pour mieux l'enterrer.
Ces petits boulots sont présentés comme un revenu d'appoint pour ceux qui disposent, par ailleurs, d'une couverture sociale : femmes ou hommes dont le conjoint a un «vrai emploi», étudiants à la recherche d'un job, retraités. Mais avec un chômage qui touche aujourd'hui 4,3 millions d'Allemands, ces petits boulots tendent à devenir le revenu principal de larges couches de la population : 1,5 million de salariés cumulent deux Billigiobs.
Ne vous inquiétez pas, Jospin nous l'a dit, le sommet sur l'emploi de Luxembourg a été un succès. L'Europe sociale promet un avenir radieux à tous les exploiteurs.
Patrick