Les Étudiants infirmiers s'organisent
Santé
À la rentrée 1997, les étudiants infirmiers étaient informés de «réajustements budgétaires» et de la perspective d'une qmeilleure adéquation régionale entre les besoins en personnel et les places offertes en formation». En clair, cela se traduisit concrètement par l'augmentation des frais de scolarité et la diminution des quotas de recrutement (certaines écoles ont doublé cette année les frais de scolarité: de 2 500 FF à plus de 5 000 FF).Pour réagir, les étudiants et les professionnels infirmiers de Lyon ont créé leur collectif et, le mercredi 19 novembre, ils se sont retrouvés à 400 devant les locaux de la DRASS de Lyon. Bien entendu, les déclarations de ce collectif ne sont pas franchement libertaires (elles déplorent par exemple le «désengagement de l'État» dans la subvention accordée aux instituts de formation), mais il n'en est pas moins fort intéressant car il dénonce notamment le surcroît d'inégalités que génèrent ces restrictions. Citons leur communiqué : «[...] En réduisant de moitié leur participation aux frais d'études, les pouvoirs publics mettent en péril, non seulement la qualité de la formation des étudiants, mais surtout l'avenir même des structures de l'enseignement en soins infirmiers [...] On peut penser que l'accès aux études sera réservé aux seuls jeunes disposant des moyens financiers nécessaires, consacrant de fait un recrutement élitiste». Rajoutons que la diminution des quotas de recrutement vise une baisse de 44% des effectifs d'étudiants pour l'an 2000 (c'est-à-dire demain !).
Quand on connait les dernières déclarations de Kouchner (secrétaire d'état à la santé) relatant que «nous manquons et allons manquer cruellement de personnel qualifié... Médecins, infirmiers...», on ne peut que remarquer à nouveau l'hypocrisie de notre chère «gauche», gèrant la santé en bon capitalo.
Les étudiants infirmiers se battent donc pour la gratuité des études et pour l'abandon des quotas d'entrées aux écoles. Et ce mouvement pourrait certainement prendre une ampleur nationale dans les semaines qui suivent... et peut-être en liaison avec d'autres luttes des personnels de la santé.
Manu
groupe Déjacque (Lyon)