Nouvel épisode dans l'affaire des regroupements familiaux
Saint-Étienne-du-Rouvray
Monsieur K., de nationalité turque, souhaite faire venir sa famille en France et a effectué une première demande auprès de la préfecture de Seine-Maritime le 6 mai 1996. Bien que remplissant les conditions de ressources et que son appartement ait une superficie suffisante, il a reçu un avis défavorable au prétexte pour le moins fantaisiste et inexistant dans la loi : son logement n'était pas assez meublé ! Alors, Monsieur K. achète des meubles, dépose en décembre 1996 une nouvelle demande, qu'il se voit à nouveau refusée avec cette fois le véritable prétexte : son logement est situé dans «une zone où il y a trop de primo-arrivants», s'il accepte de déménager, il pourra faire venir sa famille ! Il s'agit clairement d'une politique de quotas. Déjà, en 1995, un accord était passé entre le maire communiste de Saint-Étienne-du-Rouvray et le préfet pour faire stopper les regroupements familiaux sur la ville, contre toute légalité, sous le prétexte que les logements étaient « situés dans une zone où l'installation d'une nouvelle famille troublerait l'ordre public ».Soutenus par le GISTI [[Groupe d'information et de soutien aux travailleurs immigrés.]] et le Collectif solidarité de Saint-Étienne-du-Rouvray (où sont investis des militants du groupe FA de Rouen), seules deux des huit personnes qui en avaient fait la demande et remplissaient toutes les conditions ont, à ce jour, réussi à faire venir leur famille. Ni la responsabilité des autres communes dans le non-accueil de familles étrangères ni les difficultés du quartier n'excusent l'attitude du maire et du préfet. La mobilisation doit continuer pour la reconnaissance du droit fondamental de vivre en famille et la libre circulation des personnes.
Virginie Benito
groupe de Rouen