Pour les sans-papiers, petite manifestation aux limites significatives
Paris
Le samedi 19 septembre 1997, à Paris, lors d'une manifestation de soutien aux sans-papiers, il n'y avait pas foule pour s'indigner du volte-face gouvernemental par rapport aux lois Pasqua.Si nous nous abstenons de comptabiliser les membres des coordinations de sans-papiers présentes, une constatation attristante s'impose : cette lutte semble moribonde, du moins à Paris, et n'intéresse plus grand monde. Une autre analyse tendrait à laisser penser que nous subissons le contrecoup de l'élection de la gauche réformiste au gouvernement de la France... On connaît bien le problème mais nous étonnons toujours de la facilité avec laquelle les plus acharnés se transforment en bêlants zombies.
Exceptions à cette règle : les Verts et la Ligue communiste révolutionnaire qui semblent prendre leurs distances par rapport aux partis socialiste et communiste, leurs complices respectifs.
Nous avons eu la surprise de voir les très disciplinés militants de Lutte ouvrière faire leur apparition alors que depuis un an et demi que cette lutte perdure, ils avaient toujours été absents.
En ce qui concerne les militants et sympathisants de la Fédération anarchiste, il n'y a pas lieu de s'enorgueillir de la mobilisation puisque seule une quarantaine d'entre nous avait cru bon de se déplacer.
Initialement, le cortège devait se rendre de la place de la République à la place de la Concorde, à deux pas de l'Assemblée nationale, de l'Élysée et de Matignon.
Si nous considérons la faible détermination des manifestants, nous ne serons qu'à moitié surpris de la voir s'interrompre d'elle même sur la place de l'Opéra.
Le choix du lieu de dispersion des manifestants n'est pas anodin pour qui sait que, dans Paris, cette place sert de frontière entre deux mondes : d'un côté, les grands boulevards, de l'autre, le triangle d'or (Opéra, Saint-Lazare, Étoile).
On pourra au moins reconnaître à ce cortège qu'il aura su rester symbolique par tous ses aspects.