Encore un p'tit coup d'nostalgie
Lecture
«Dis-moi ta nostalgie ; je te dirai qui tu es, et d'où tu viens...»Voilà bien des paroles et des interrogations de citadins, de rats des villes, de ceux-là qui naissent au cœur des grandes cités. Dont l'enfance et la prime jeunesse se sont déroulées devant des décors d'immeubles de six étages aux toits de zinc. Un instant, en cet âge tendre qui semble une éternité, ceux-là, vous ou moi peut-être, ont cru que ces rues, ces murs et ces ruelles demeureraient immuables, permanents, inchangés. Que toujours aux carrefours se dresseraient d'identiques silhouettes ; que déambuleraient à jamais les mêmes chalands sur les trottoirs de la rue commerçante. Et puis passent le temps et les démolisseurs - ceux du baron Haussmann ou du trust Bouygues.
La nostalgie parisienne que nous offrent Denis Lavaud et Neven Jagodic dans Mémoires mur(s) muré(e)s provient de ce tonneau-là et fut vendangée dans les cours de la communale autour des années cinquante entre la place de Clichy et le Père-Lachaise.
Peut-être les suivrez-vous des pavillons Baltard au canal Saint-Martin, sur les rives duquel se trouvaient, dans les années trente, les sièges de l'Union anarchiste et de la CGTSR ?
Mais qui donc, un jour, racontera la place Sainte-Marthe ?
J.T.