Bavures dans la «main courante»
Chronique des bas-fonds
Sacrifions cette semaine à la lecture instructive de mains courantes des commissariats hexagonaux, quant à l'accumulation de bavures de toutes natures...Le Monde du 13 janvier 1993 nous indiquait que «sept policiers de la section "courses et jeux" des Renseignements généraux, dont un commissaire, sont sanctionnés. Ils avaient été mis en cause dans diverses affaires de détournement de fonds et de gel de procédures judiciaires».
Libération du 16 janvier 1993 signalait que trois policiers, dirigeants de l'orphelinat mutualiste de la police, étaient inculpés de «tentatives d'escroquerie»... Le Monde du 2 juillet 1994 nous apprendra que les «trois policiers inculpés dans l'affaire d'escroquerie commise au nom de l'orphelinat mutualiste de la police, dont un officier de paix, sont condamnés (à la date du 30 juin 1994) à des peines allant de trois ans de prison dont un avec sursis à deux ans dont un avec sursis».
Monsieur J.-L. Debré doit donc savoir que la fragilité de cette institution mérite un personnel trié sur le volet et qu'il est bon d'en éloigner tous ceux, et ils sont nombreux apparemment, qui manquent de probité, comme nous le chantait naguère un certain M. Pandraud.
Le Monde du 6 février 1993 nous apprenait qu'«un inspecteur divisionnaire est écroué pour "aide à l'immigration illégale". Il s'agit en fait de la vente par cet officier de 49 ans, de plus de 500 cartes de séjour à des prix allant de 10 à 15 mille francs à des ressortissants chinois...» Entre 5 et 7,5 millions de francs... Diable le ripou bavait grand standing !
Le Monde du 26 février 1993 revenait sur le procès qui se déroulait à Nice deux jours auparavant, procès dans lequel un inspecteur de la P.A.F. était inculpé de corruption passive. En fait, il recevait des «libéralités» de personnes à qui il évitait des contrôles douaniers.
Le Monde du 6 octobre 1993 nous relatait le rôle d'un inspecteur des R.G., mis en examen et écroué le 1er octobre à Grenoble, au travers des «relations compromettantes» qu'il entretenait avec les membres d'un réseau de stupéfiants.
Détournements de fonds, vente de cartes de séjour, «libéralités», relations compromettantes, la main courante déverse un torrent de coups tordus, de magouilles et de turpitudes qui vaudraient à n'importe quel «pékin» moyen le pain sec et l'isolement des cachots humides... Mais voilà, ces citoyens en uniformes seraient au-dessus de tout soupçon. Le ministre de l'Intérieur dit vouloir les couvrir comme jadis le déclarait un premier ministre monté en grade depuis lors.
Alors l'Atèle ou le Monde libertaire peuvent bien faire les frais de pareil ostracisme.
Selon que nous naissons puissant «keuf» ou misérable libertaire...