Solidarité avec Timor
Un communiqué du VIIIe congrès CNT de Grenade
Aujourd’hui, 7 décembre 1995, voilà vingt ans qu’a eu lieu l’invasion brutale du Timor oriental par la sanglante dictature indonésienne. Il faut rappeler que, pour la seule Indonésie, ce coup d’Etat a pratiquement coûté un million de morts. Sur ce point, citons le colonel Suharto, qui parle de mener son plan d’extermination systématique « jusqu’à la cinquième génération ». Ce « monsieur » affirmait il y a peu de temps qu’il n’en était qu’à la troisième…À Timor — où les anarchistes et les anarcho-syndicalistes furent déporté(e)s du Portugal par la dictature de Salazar, et y créèrent l’Alliance libertaire de Timor, et où il reste encore des individus d’un certain âge — le bilan des assassiné(e)s s’élève à 250 000 personnes et n’est pas encore clos. Les méthodes employées vont de l’amputation à la pointe des baïonnettes des seins des femmes, jusqu’à ce qu’elles meurent vidées de leur sang, à la pendaison d’une multitude de personnes avec leurs propres intestins, à faire éclater à coups de bottes militaires la tête des nourrissons, ou encore à planter sur des pieux à l’entrée des villages la tête des habitant(e)s.
Les colonnes d’un journal seraient trop restreintes pour accueillir la liste interminable des exactions.
Aujourd’hui, les anarchistes organisé(e)s tant au Portugal qu’en Espagne, certain(e)s d’entre eux/elles adhérent(e)s à la CNT et à divers collectifs portugais, ainsi que la résistance armée, le Front clandestin de Timor, et toutes personnes ayant un minimum de sentiments, voulons lancer un appel international afin que cette résistance continue et puisse ainsi empêcher, après l’actuel plan de stérilisation des femmes, ce que nous appelons une « solution finale ».
Depuis le VIIIe Congrès de la CNT qui se déroule en Andalousie, précisément dans la ville de Grenade, ceux/celles des signataires ci-dessous dénoncent énergiquement cette situation.