La Mort d'Edgar Leuenroth
On le vit, pour la dernière fois, lors d'un cycle de conférences sur la révolution espagnole. Il donna, à cette occasion, un véritable cours sur l'historique des luttes du mouvement anarchiste au Brésil.
Leuenroth, qui était journaliste, avait débuté comme typographe à l'âge de 15 ans. Il fut toujours un militant actif et courageux. Il organisa en juillet 1917 la première grève que connut le Brésil. Les grévistes, en état d'insurrection, constituèrent un « Comité de défense prolétarienne » et nommèrent notre camarade, secrétaire général.
L'assassinat de l'anarchiste Martinez déclenche la grève générale dans plusieurs villes, dont Santos où le gouvernement envoya deux navires de guerre, Campinas, Sorocaba, Piracicaba, Judial. Les insurgés parvinrent à se rendre maitres de São Paulo.
Après l'échec de l'insurrection, le gouvernement brésilien désigna Edgar Leuenroth comme le principal instigateur du soulèvement, le fit arrêter et le déporta dans un bagne où il demeura près d'une année.
Leuenroth créa plusieurs périodiques libertaires et parmi ceux-ci A Plebe et A Linterna. Il publia, récemment, un dernier ouvrage : Retere del anarquismo.
Avant de mourir, Edgar Leuenroth avait confié à ses camarades que son dernier désir, irréalisé, aurait été d'avoir pu se rendre au Congrès international de Carrare.
Guy Malouvier, secrétaire général de l'Internationale des fédérations anarchises.