Manifestation interdite
La peur du communisme, la volonté de maintenir la protestation verbale dans l'enceinte décriée du Palais-Bourbon, ont poussé les socialistes et le bureau confédéral FO à abandonner la jeunesse des écoles et le monde du travail pour la première fois unis pour mettre fin au carnage.
Le Parti Communiste, qui sentait que le mouvement lui échappait, a montré à tous son vrai visage, entrainant dans son sillage une CGT domestiquée qui n'a pas hésité à renier la parole donnée aux organisateurs. Étrange destinée que celle de ce parti dont les tranches d'histoire sont encastrées dans les reniements et les trahisons.
Mais la lutte contre la guerre continue. Des forces neuves viennent de se dégager qui poursuivront l'action entreprise. De grosses organisations ont refusé de suivre les mots d'ordre de capitulation des capitulards : le syndicat des charpentiers en fer adhérant à la CGT, l'Union départementale Force Ouvrière, lé Fédération de l'Éducation nationale, etc.
La Fédération Anarchiste qui a été constamment présente dans toutes les luttes contre la guerre d'Algérie continuera le combat aurpès des travailleurs qui vont accentuer leur pression contre le colonialisme, l'armée et l'État.
Elle leur rappelle que les états-majors des partis politiques et des organisations syndicales n'ont plus d'autre ambition que de maitenir les bureaucrates, qui constituent leur appareil, dans leurs avantages ou de leur en gagner d'autres.
Seule l'union à la base des travailleurs contre les saboteurs, qui eux savent s'unir pour étrangler la protestation ouvrière, mettra non seulement fin à la guerre, mais aussi aux agissements de ceux qui la prolongent.