114 licenciements
Abus de profits
ICE, constructeur de matériel électrique employant 300 salarié(e)s, dont EDF a été l'unique client, a fait profiter aux actionnaires depuis 50 ans des largesses financières du service public. Aujourd'hui le libéralisme transformant EDF en centre de profit provoque chez ce sous-traitant 114 licenciements et 47 transferts suite à la fermeture du site de Meaux vers Alfortville et Brie-Comte-Robert pour la fin de ce mois. Profitant d'une baisse des commandes EDF, la direction lance un plan de restructuration disproportionné où se retrouvent externalisés des pans entiers du savoir faire des salarié(e)s (fabrication, bureau d'étude, recherche et développement, etc.).Mais il serait facile de reporter la responsabilité unique sur le client, alors que l'autocratie des dirigeants et l'autosatisfaction devant la rentrée « facile » de l'argent des usagers d'EDF ont fait autant de dégâts que le libéralisme. Les salarié(e)s, pour la plupart des ouvrières, payé(e)s une misère (1 021 euros après 30 ans de maison, moins de 1 500 euros pour un technicien avec de l'expérience...) n'ont jamais évolué dans leur métier et n'ont eu aucune formation pour leur reclassement alors que l'évolution des technologies et la mutation d'EDF sont effectives depuis le début des années quatre-vingt-dix. Les quelques tentatives pour se désengager de son unique client se sont toutes soldées par des échecs (reconnu en AG par le PDG !) dus à des dysfonctionnements de l'entreprises malgré les mises en garde de salarié(e)s et de leurs représentants depuis des années.
à ce jour, les salarié(e)s, organisant des jours de grève, s'affrontent avec une direction refusant toute négociation sur les licenciements et sur les mesures d'accompagnement du plan social qui se limitent au stricte minimum prévue par la convention collective. Le ras le bol des salarié(e)s face à l'indifférence affichée depuis toujours par les dirigeants justifie qu'aujourd'hui beaucoup d'entre eux espèrent faire partie du plan social pour quitter cette taule. Cette situation et la restructuration envisagée laisse augurer pour ceux qui resteront de bien douloureux lendemains. Trente ans de maison, de labeur au profit des actionnaires pour aujourd'hui être licencié(e) comme un chien, refusons-le !
Serge V.