Je participe, tu participes, ils profitent
« Pour une démocratie participative », Antoine Bevort
Voici un livre qui interpelle sur la démocratie et sur les possibilités données aux citoyens de changer le monde.Écrit par Antoine Bevort , un maître de conférence en sociologie issu des cadres de la CFDT et « toujours militant », s'inscrit à plein dans le système en place et bien évidemment ne cherche nullement à le remettre en cause. De la responsabilité des abstentionnistes à avoir propulsé Le Pen au second tour de l'élection présidentielle de mai 2002 à la « nécessité des professionnels de la politique », en passant par « le désastre soviétique », mais les « défaillances » du marché lorsqu'il s'agit du capitalisme, l'auteur veut nous faire croire que la démocratie participative est une volonté populaire alors que celle-ci est mise en place par les potentats locaux pour tenter de redonner de la vigueur à une démocratie représentative moribonde.
Et, lorsque Antoine Bevort avec une naïveté déconcertante s'étonne du « succès que la démocratie participative rencontre auprès des dirigeants politiques et technocratiques », nous sommes en droit de nous interroger, non pas sur ses qualités de sociologue qui d'évidence furent sanctionnées par moult diplômes dont l'auteur du présent article, autodidacte, n'a jamais pu s'enorgueillir, mais sur une argumentation tendant à nous prendre pour des imbéciles.
Qui s'active dans le champ social des villes où ces pratiques se développent sait très bien que les participants aux réunions décidées et organisées par le pouvoir local (et non pas décidées et organisées par les citoyens) se composent avant tout des « nouveaux militants » que sont les responsables des structures para-municipales du lieu.
De leur côté, les classes dirigeantes ont compris depuis longtemps que la démocratie représentative était la meilleure formule pour maintenir le statu-quo économique et politique. Ce n'est pas pour rien que les tenants de l'ordre mondial font de la mise en place d'une démocratie représentative les prémices nécessaires à l'attribution de moyens qui permettront - peut-être - le développement économique d'un pays.
La démocratie participative, pour décider des « espaces verts » et sans poser une seule fois le principe nécessaire de la démocratisation du pouvoir économique nous semble une « tarte à la crème » qui sans aucun doute permettra à notre auteur de poursuivre vaillamment une carrière universitaire. C'est tout le mal que nous souhaitons à Antoine Bevort.
Jean-Claude Richard, groupe Henry-Poulaille de la FA