éditorial du n°1298
Mais bon sang, mais c'est bien sûr, careser les électeurs dans le sens du poil et un bon coup de pompe dans le cul, ça n'a jamais fait de mal à personne, n'est-ce-pas ? La controverse enfle.
Même les militants du Parti socialiste s'y mettent. Il n'y a qu'à les voir la bouche en fleur et les lèvres en cul de poule : « Les mesures répressives passent mieux dans l'opinion que les efforts d'éducation. Mais quid de leur efficacité à long terme ? » C'est tellement facile de dire ça quand on est comme eux dans une position ultraminoritaire. Et c'est tellement dégueulasse de dire ça aussi quand on a été au pouvoir pendant longtemps.
Restent les braves gens. Les braves gens méchants. Les pauvres accrochés à leurs portables et à leurs halls d'immeuble et qui rentrent chez eux la trouille au ventre. Parce que, bon, il faut bien qu'il leur reste quleque chose à défendre. Je caricature et je méprise à peine. La présence des fascistes au second tour de la présidentielle du printemps n'a pas fini de faire des vagues. Oui, les idées de Le Pen métastasent le pouvoir ; oui, le tout-répressif a la voie grande ouverte devant lui. Ce sont bien les pauvres et pas la pauvreté qu'il s'agit aujourd'hui de combattre. Mais ce sont bien aussi les pauvres qui ont voté pour le front. Le lugubre abbé Pierre, lui, ne s'y est pas trompé. La misère, c'est son fonds de commerce. Sans elle, il n'est rien. Qu'il aille donc visiter les pauvres dans les bidonvilles. Avec un peu de chance, il pourra s'offrir des pneus neufs pour sa chaise roulante.
Alors que l'on ne vienne surtout pas nous la ramener avec l'obscénité. L'obscénité, c'est ce spectacle de Sarkozy, manipulé comme un pantin par ceux qui possèdent, qui ordonnent et qui dirigent.
S'offrir Sarkozy pour exécuter les basses œuvres, c'est encore une fois tout bénef.