éditorial du n°1263
L'argent est au centre des préoccupations de la plupart des habitants de cette planète, il suffit pour s'en rendre compte d'entendre les vœux qui s'échangent en cette période de nouvelle année. Mais si la plupart des hommes et des femmes de par le monde souhaitent avoir assez d'argent pour survivre, ou pour améliorer leur qualité d'existence, pour certains, avoir plus d'argent signifie augmenter leur puissance, peser plus lourd dans les destinées de leur monde.
Une société où l'argent serait totalement aboli semble une utopie que, pour beaucoup, il n'est pas souhaitable de voir se réaliser, y compris pour des libertaires. Pourtant, il semble indispensable de ramener la monnaie à son usage premier d'outil d'échange de biens réels ou de services, en lui enlevant ses possibilités de thésaurisation et de spéculations. La société de demain sera ce que ceux qui y vivront en feront, mais déjà nous pouvons envisager d'éviter le piège d'une monnaie capitalisable qui, inévitablement, créera des inégalités sociales. Loin de faire le bonheur, l'argent crée, ou attise, des conflits, des guerres.
Et si le progrès, après la société du troc, puis celle de l'argent comme moyen d'échange, était une société où l'argent serait devenu inutile, une société d'abondance où chacun donnerait le meilleur de lui-même selon ses capacités, et obtiendrait de la société de quoi combler ses besoins et ses envies ?