éditorial du n°1237
Nous vivons à l'heure de l'Europe et de l'harmonisation des textes de lois, harmonisation qui s'est toujours traduite jusqu'ici en terme de régression sociale pour la population et notamment pour les femmes : par exemple, c'est sous couvert d'uniformisation européenne que la spécialisation des gynécologues est remise en cause.
Aujourd'hui, un nouveau droit est dans la ligne de mire des eurocrates : le congé maternité. Encore peu évoquée, la réforme qui va arriver fait peur : réduction du temps de congé maternité, et surtout, pas de garanties de retrouver son emploi, c'est-à-dire risquer de se voir requalifier ou licencier.
On suppose que dans ce contexte les femmes préféreront prendre un congé parental (mais surtout maternel en réalité), ou alors devront se plier au diktat de l'employeur. À moins bien sûr qu'elles disposent de revenus suffisants pour arrêter de travailler quand elles le souhaitent. Ce qui n'est pas donné à tout le monde... Surtout, il y a un véritable danger pour la santé des femmes qui exercent un travail, surtout physique. Plus l'arrêt de travail est court, plus il y a de risques pour la femme et pour l'enfant. Les États légifèrent nos corps, nos attentes et nos envies, comme ils légifèrent la taille des toboggans. Voilà qu'encore une fois, notre vie ne nous appartient plus. Il n'est plus permis de choisir, il faudra d'abord calculer, réfléchir, compter et recompter avant de savoir si oui ou non on veut un enfant. Il faudra risquer son travail, deviner les attentions du patron... Tiens, le patron ! N'est-ce pas une aubaine pour lui ? Plus besoin de s'embêter à remplacer une employée enceinte : On la rétrograde, on la vire... Et Hop, encore des économies pour la bourgeoisie !