éditorial du n° 1221
L'union devrait être conclue aux bureaux d'État civil. Sa dissolution quant à elle est prévue devant les tribunaux, c'est-à-dire avec des modalités identiques à celles du mariage.
Mais l'aboutissement de ce projet ne fait pas l'unanimité, ce qui n'est pas pour nous surprendre quand on se rappelle les aléas rencontrés par la mise en place du PACS en France, lequel reste plus frileux dans les droits accordés aux partenaires. Le Bundesrat s'opposera probablement aux dimensions complémentaires que propose le gouvernement afin d'aligner les droits de ces partenaires à ceux des couples mariés : droit fiscal, aide sociale, etc. Les conservateurs, opposés bien sûr à cette union homosexuelle, trouveront par ce biais matière à faire valoir leur résistance.
Autre particularité de ce partenariat allemand, il reste une possibilité réservée aux couples homosexuels, contrairement au PACS français qui, en détournant le débat sur la reconnaissance des homosexuels, s'est ouvert aux couples hétérosexuels.
À l'heure où l'extrême droite allemande fait parler d'elle par des actes racistes et antisémites répétés, la reconnaissance du couple homosexuel semble se poser comme une manière de faire réagir la population, objectif prioritaire aux dires du gouvernement allemand.
D'autre part l'Allemagne a annoncé récemment la nécessité dans laquelle elle va se trouver dans les prochaines années d'ouvrir ses portes à l'immigration afin de répondre à ses besoins de main-d'œuvre. Voilà une autre question de société qui va probablement attirer l'hostilité des conservateurs…
S'il est pour l'instant trop tôt pour se prononcer sur le chemin que vont prendre ces questions politiques et économiques en Allemagne, on peut quand même constater que cette possibilité d'union pour les homosexuels arrive décidément au bon moment.