éditorial du n°1203
Le triste sort réservé à la jeune employée, n'aura finalement pas beaucoup ému les médias, la classe politique... Tous se sont empressés de désigner ce crime comme une conséquence de la lutte contre la mondialisation. Peu leur importe qui est à l'origine de la mort de Laurence Turbec, leur volonté est de saisir l'occasion pour criminaliser des gens qui lui ressemblent, d'autres employés mobilisés contre les conditions salariales inacceptables imposées par le patronat made in McDonald's.
S'attaquer à McDonald's comme à l'ensemble du capitalisme mondial, par voix de presse ou par des actions, dont celles des comités de chômeurs ou de la Confédération paysanne, voilà ce que fustige le patronat. Tout ce qui l'empêche d'exploiter sans vergogne.
Pour les pires vautours parmi les journalistes à la botte du pouvoir, ce sont y compris les opposants au FMI à Washington qu'on devrait honnir et ravaler au rang de meurtriers. C'est la dénonciation, sans relâche, d'une économie mondialisée qui produit de plus en plus de misère et de guerres, qu'ils veulent faire taire, pas la violence !
Quand Jospin, sans tiquer affirme : « si on s'en prend à des bâtiments, un jour on tue », ce n'est pas à son ex-préfet en Corse, grand incendiaire de restaurants, auquel il fait allusion, mais plutôt aux auteurs des assauts dont sont l'objet d'autres bâtiments, tenus ceux-là par des dirigeants socialistes ! Il est vrai que nombreux sont ceux qui demandent des comptes, notamment en occupant les lieux où se mènent aujourd'hui les politiques antisociales de l'État.
Enfin le gouvernement empêtré dans ses conflits avec les autonomistes et indépendantistes basques, corses ou bretons, tente de justifier une répression aveugle et de ramener les électeurs aux urnes au nom de la paix sociale. Ne lui laissons pas ce répit.