éditorial du n°1195
Ainsi pour les différentes composantes de la gauche plurielle, les petits meurtres entre amis vont bon train. Ne voit-on pas Voynet manifester pour la Tchétchénie contrastant ainsi avec la passivité du gouvernement sur le sujet. Mais ces stratégies de démarcation visent à ce que chacun puisse tirer son épingle du jeu, en refusant de prendre à son compte la politique libérale du gouvernement.
Pourtant tous ont aujourd'hui en commun l'acceptation des lois du marché. C'est justement pour leur laisser libre cours que les dirigeants mettent en place des minima sociaux. Garantir la survie de ceux que le marché laisse sur la paille, évite des conflits qui empêchent de profiter en rond. Par conséquent au moment venu chacun rentrera dans le rang pour conserver sa place au pouvoir, y compris l'extrême gauche qui appellera à voter « contre la droite », c'est-à-dire « pour la gauche plurielle » au second tour. Les jeux sont faits...
Seul facteur d'incertitude : les affaires qui vont sans doute décider de qui pourra se retrouver sur la ligne de départ. Pour ceux qui seront passés au travers, le projet politique sera à droite comme à gauche, un projet libéral. À nous de leur mettre des bâtons dans les roues. Imposons nos choix à des nantis qui ne cèdent que face aux luttes. Les mouvements dans l'éducation, aux PTT, dans les hôpitaux semblent de plus en plus affirmer des revendications qui visent à une remise en cause globale des logiques de fonctionnement des services sociaux, vers une prise en compte des besoins humains. C'est un espoir de changement, pour ceux qui, de plus en plus nombreux, ne croient plus que l'alternance des partis au pouvoir soit un remède à leurs maux.