Crime d'État !

mis en ligne le 21 octobre 2007

Sémira Adamu est morte ce 22 septembre à Bruxelles. Elle était dans le coma depuis plusieurs heures suite à la sixième tentative d’expulsion musclée réalisée par la gendarmerie sur l’ordre de l’Office des Étrangers. À l'heure où nous écrivons ces lignes deux gendarmes sont inculpés pour «coups et blessures volontaires ayant entraînés la mort sans intention de la donner». Ils utilisaient une technique visiblement «habituelle» lors de ces expulsions «difficiles» en appuyant un coussin sur son visage pour l’empêcher d’alerter les autres passagers de l’avion. Cette fois, ils l’ont tellement bien fait taire que Sémira en est morte. Sémira Adamu avait vingt ans… Elle s'était enfuie du Nigeria parce que l’on tentait de lui faire épouser de force un sexagénaire dont elle aurait été la quatrième femme. Elle s'était réfugiée à diverses reprises au Togo mais a chaque fois elle avait été retrouvée et ramenée au pays. Le 25 mars, avec l’aide d’amis, elle arrive en Belgique. L’accès au territoire lui est aussitôt refusé. Tout ce qu’elle a connu de ce pays se limite a l’aéroport et à un centre ferme pour «étrangers illégaux», le 127bis de Steenokkerzeel. La raison de ce refus d’accès au territoire… la Convention de Genève ne prévoit rien pour les cas de maltraitance des femmes ! Le Collectif Contre les Expulsions de Bruxelles qui est à la pointe de l’action appelle à la démission du ministre de l’Intérieur et multiplie les manifestations dont l’intervention de 300 personnes dans l’enceinte même du Parlement ce mercredi 23 septembre. La vague de protestations semble bien difficile à gérer pour une classe politique qui a visiblement sous-estimé la tristesse et la colère qu'à suscité l’annonce de la mort de Sémira dans de larges franges de la population.

Pour en savoir plus, contactez le Collectif Contre les Expulsions, 2-4 avenue de la Porte de Hal 1060 Bruxelles, tel : 02/420.77.95. ou 02/544.18.18, ccle@altern.org