Sélection mode d'emploi
Voici pour commencer de quoi pour vous rappeler la dure réalité que devra affronter votre portefeuille si vous espérez faire intégrer les « écoles qui marchent » à vos enfants : les droits d’inscription au concours d’entrée vont de 350 à 1 650 FF. Eh oui ! Pour prouver qu’ils ont les possibilités de faire partie d’une « élite », les candidats doivent d’abord payer. Payer pour intégrer la classe des futurs dirigeants. « La mauvaise graine, ça pousse » entend-on dans nos campagnes. Oui, mais la bonne graine, ça paye ! Chaque postulant aux grandes écoles tente plusieurs concours pour augmenter ses chances de réussite, si bien que la courbe des dépenses oscille entre 5000 et 9 000 FF par personne qui ne peut bénéficier de bourses… Pour réussir ou échouer, c’est la loi des concours… Sans compter le coût des préparations quand elles se font dans des établissements privés, les frais de déplacement et d’hébergement pour aller passer les concours qui permettront d’accéder à ces écoles souhaitées où de nouveaux frais (matériel mais encore et surtout logement) vont apparaître. Qui a dit que l’éducation était publique, laïque et gratuite ?
Il aurait du préciser que dans notre pays civilisé, on apprenait seulement gratuitement aux enfants à savoir déchiffrer une facture, remplir une fiche d’impôt et connaître les institutions de chez nous ! Pour en savoir plus, il faut payer.. Je schématise bien sûr mais… à peine ! Les concours d’entrées sont en principe ouverts à tous. Dans les faits, ils sont soigneusement réservés à quelques classe sociales. En 1996-1997, d’après le ministère de l’Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie (DEP-SDESE), parmi les enfants d’ouvriers, la proportion de ceux qui atteignent le troisième cycle de l’Université est de 6,7%, parmi les enfants de cadres supérieurs et de membres des professions libérales, elle est de 46,8%. On en parle quand de cette égalité économique, sociale et politique ?
Thierry Sassi
FA 08