Guillon mode d'emploi
Méchamment tabassé par les flics le 28 août 1996, dans une rue de Paris, au soir d'une manifestation de soutien aux sans-papiers, Claude fut victime d'une hémorragie du foie et de blessures au cuir chevelu. Bien évidemment, s'ensuivit un dépôt de plainte du ministère public pour coups et blessures. Un des flics cogneurs, grièvement blessé par notre homme, avait en effet bénéficié d'un arrêt de travail de moins de trois jours, en l'espèce zéro jour (c'est leur jargon de bureaucrate).
Le premier procès eut lieu au printemps 1997 et Claude Guillon fut condamné à quinze jours de prison avec sursis et un franc de dommages et intérêts. Peine de l'innocent sans doute, mais peine tout de même. C'est un principe intolérable, répétons-le, que d'être passé à tabac tout d'abord, et par la suite d'être condamné. Et notre camarade de faire appel. Jusqu'ici : normal. C'est le principe de notre démocratie parlementaire.
C'est justement cet appel qui fut jugé mardi dernier.
Les attendus du jugement de relaxe ne sont pas encore connus. Mais au bout du compte peu importe. Ce résultat est une étape importante dans une affaire qui est loin d'être finie. Claude a déposé plainte avec constitution de partie civile, dossier instruit par le juge Valat.
Il y a des jours comme ça qui nous réconcilient avec la justice de notre pays.
Non arrête, c'est pour déconner.
Jean-Pierre Gault