Météo syndicale
mis en ligne le 5 juin 2014
Quoi qu’on en pense en tant que syndicaliste, les élections ne font pas que détourner la colère du monde du travail vers des chemins sans issue. Moins que d’autres élections, les européennes influencent « malgré tout » les conditions de notre existence et il est important d’en examiner les conséquences. Il y a quelques dizaines d’années, dans Solidarité ouvrière (organe mensuel de l’Alliance syndicaliste) des camarades écrivaient que, si des ouvriers avaient encore l’illusion que voter avait un sens, au moins votaient-ils à gauche. Nous avions encore des illusions sur la capacité politique du monde du travail… Depuis, programmes et fronts de gauche divers, trahissant régulièrement les espérances, se sont succédé comme de bien entendu ! Et dans ce début du XXIe siècle on se retrouve comme dans les années 1930. L’abstention (près de 64 % chez les salariés) tempère la progression des idées de l’extrême droite dans les couches populaires ; mais les chiffres sont là. Selon un sondage Ifop, 22 % d’adhérents de la CGT auraient voté FN, 17 % à la CFDT, 33 % à FO… Triste tableau où on pourra montrer, pèle-mêle, du doigt la politique antisociale du gouvernement PS et même repenser au temps du « produisons français » du PC d’il y a belle lurette.Le 19 février dernier, un mercredi, place de Béthune à Lille s’était déroulée contre le chômage et la précarité une manifestation à l’appel de l’intersyndicale CGT-SUD-CNT-FSU. Après les européennes de telles initiatives sont plus que nécessaires et pas seulement dans le nord de la France. Juste à l’est, en Moselle, à Hayange, un élu FN est ancien militant du NPA et la CGT. Comme il est écrit sur le site ouvalacgt : « Le combat contre l’extrême droite et tout ce qu’elle représente de soumission à l’exploitation, d’autoritarisme, de patriotisme économique et de chauvinisme, de régression sociale, doit être présent dans tous les combats de la CGT aujourd’hui, et les syndicalistes de classe doivent être au premier plan pour lui donner un caractère anticapitaliste et internationaliste. » Nous y rajouterons que cela ne doit pas se limiter à la CGT !
En ce début de semaine les retraités CGT, CFTC, FO, FSU, LSR, Solidaires, UNRPA, FGR manifestaient pour rappeler que « la retraite n’est pas un privilège ou une prestation sociale. Elle est un droit obtenu par le travail et son niveau est directement le résultat des rémunérations perçues pendant la vie professionnelle et le nombre d’années cotisées ». Cela ne semble pas être l’avis de Gattaz et compagnie ! En prévision de récupérations politiciennes reprenons un slogan des manifestations étudiantes : « Nos rêves ne rentrent pas dans leurs urnes. »
Et ça vaut pour la Seita et les autres fronts de résistance !