Chávez militarise par décret
mis en ligne le 5 novembre 2009
C’est le mercredi 21 octobre que le président vénézuélien Hugo Chávez a promulgué des réformes touchant à la défense nationale. Elles concernent la création de milices « bolivariennes » (du nom du héros national Simon Bolivar), qui sont sous le commandement direct du président et constituées de civils. Ces troupes sont définies comme « un corps spécial organisé par l’État vénézuélien », et compléteront les forces armées nationales. Ce seront des « unités formées de citoyens et citoyennes qui travaillent dans des institutions publiques ou privées », qui sont enregistrées sur la base du volontariat, et organisés par le commandement général de la milice bolivarienne. Des entreprises d’État comme celle des Pétroles du Venezuela ont déjà leur propre milice. Pour le bouillant Chavez, « c’est le peuple en armes. Nous devons être un pays capable de défendre jusqu’au dernier millimètre de territoire pour que personne ne vienne se frotter à nous ». Cette milice bolivarienne doit être activée lorsque le gouvernement décrète l’état d’exception, la convoque pour des activités d’entraînement ou quand on lui ordonnera d’exécuter des emplois temporaires, à l’image des milices cubaines, citées en exemples.En complément, le gouvernement Chavez a promulgué une autre réforme qui fixe comme un « devoir » pour tous les Vénézuéliens entre 18 et 60 ans de passer douze mois minimum au service militaire.
Il faut rappeler que Chávez a fait ses études dans une académie militaire dont il sortit diplômé. Il avait le grade de lieutenant-colonel lorsqu’il inspira un coup d’État militaire en 1992. Par calcul géostratégique, le Venezuela s’est rapproché de la Russie de Poutine, et est même devenu un gros client d’armes pour la Russie, cet État qui martyrise les Tchétchènes. La rhétorique populiste, fortement anti-impérialiste (lire antiaméricaine), associée au nationalisme et au patriotisme, maintient le pays dans une tension régulièrement convoquée par Chávez. En France notamment, il a séduit nombre de leaders politiques et même un certain nombre d’artistes. Chávez les fascine… au point de les faire marcher au pas de l’oie ?