éditorial du n°1556
Face à cela, les bons syndicats qui restent à la maison comme disait Léo, ergotent, tempèrent, collaborent, torpillent et finalement coulent les sincères vélléités de révolte populaire. Ils accouchent -- lamentables -- d'une journée du 26 mai « à la carte » et d'un faiblard appel national le 13 juin. C'est le prix à payer pour que ces faux-nez conservent le glorieux titre de « partenaires » du capital et de ses pantins. Pouvoir de la collaboration.
Emberlificotés dans la mascarade électorale, les Bayrou, les Aubry et autres Sarkozy n'en finissent plus de polir et de trompeter de prétendus programmes. Autant de titatas peu soucieux de préserver le plus de confort pour le plus grand nombre mais seulement de les maintenir ou de les propulser au pouvoir. On peut les résumer ainsi : Je veux tout le pouvoir pour moâ et quand je l'aurai vous verrez bien ! Fascination du pouvoir.
Devant tant de fausseté, on n'a même plus le courage de sourire au spectacle drôlatique des robocops matraquant allègrement leurs cousins matons en leur enfumant la tronche. Pouvoir lacrymogène.
C'est vrai qu'elle est pugnace la tête hideuse, la tête à claques, la tête à massacre du pouvoir. Aucun effort humain n'en est encore arrivé à bout. Et il serait bien arrogant de la part des organisations libertaires de se rengorger à ce propos, car les chants des sirènes du commandement et de la puissance ensorcèlent tous les cœurs : Éminences plus ou moins grises, gestions opaques, commensaux aboyeurs, recours à des chefferies rassurantes etc, autant de facilités à éviter.
Nos principes anarchistes sont structurellement, viscéralement, conçus pour éradiquer ces déviances. Elle l'avait bien compris, la Louise, et elle le répétait souvent, même que c'était pour ça qu'elle était anarchiste : le pouvoir est maudit.