éditorial du n°1545
Avoir un coeur gros comme ça, briller dans le registre de l’indignation (versus « offensif » de la déploration), exceller dans le domaine de la dénonciation des injustices ne vaut qu’à l’aune des moyens collectifs que l’on se donne pour ne plus être à la remorque des anesthésistes patentés des luttes. Ici nous distinguons plus particulièrement les centrales syndicales « historiques » et tant pis si cette réaffirmation manque singulièrement d’originalité.
Il n’est pas indispensable d’être un haruspice pour prédire la chose suivante : si d’ici peu de temps tous les floués du capital et de l’État ne font pas voler en éclat le diptyque « journées d’action puis pseudonégociations », alors il s’ensuivra qu’un vaste conglomérat regroupant les ennemis des travailleurs et leurs faux amis s’efforcera de dévoyer la colère sociale dans la direction de l’impasse des élections (européennes en la circonstance).
Certes rien n’est jamais irrémédiable ou irréversible, n’empêche (pardon pour la lapalissade), chaque recul oblige, de partir de plus loin toutes les fois que l’on veut réenclencher la marche avant. Aller vers le progrès ? Tiens c’est justement le leitmotiv hululé par les adorateurs du marché à propos de l’agriculture… également.
Profitant de la tenue du Salon consacré aux professions qui vivent (ou survivent !) de cette activité, le VRP multicasquettes N. S. récite un discours rédigé par les barons de l’agrobusiness. L’immense majorité des personnes pense, à juste titre, que la santé passe aussi par nos assiettes, inversement un âne peinturluré en vert pour l’occasion brait que celle du portefeuille de Monsanto et autres empoisonneurs des humains et de leur environnement doit primer sur tout.
Le doute n’existe plus, il y a vraiment des riches cons.