éditorial du n°1367
George Bush, le père, déclarait en 1990 après la « guerre juste » contre l'Irak, que naîtrait un « nouvel ordre mondial ». Mais les prétentions hégémoniques du représentant de ceux qui se croient les maîtres du monde n'ont pas amélioré la situation de celui-ci...
Quand il y a bientôt plus de trente ans, les services secrets nord-américains « s'occupaient » de l'Amérique du Sud en général et du Chili en particulier, le gouvernement des États Unis pensait-il aussi œuvrer pour un monde juste où les lois de la jungle reculeraient ? Les médias divers ont largement oublié de célébrer l'anniversaire des « événements de Santiago du Chili ». La mémoire d'Allende ne fait plus recette. La machine de « l'esprit américain » ne s'embarrassait pas, à cette époque, d'appels à l'opinion mondiale...
L'élection présidentielle américaine du début novembre changera-t-elle la face du monde ? Kerry lave-t-il plus blanc que Bush ? Une défaite de ce dernier signifierait au moins le réveil critique des Américains. Car comme le dit Corey Robin, professeur de sciences politiques à l'université de la ville de New York : « L'administration Bush gouverne par la peur qui est devenue le seul langage de la vie publique. »
Sanglante ironie de l'histoire, USA et ce qui reste de l'URSS sont main dans la main unis contre le terrorisme, tout en favorisant objectivement l'islamisme radical (de 2001 à 2004, on peut parler de contagion terroriste). L'ex-stalinien et le « surfeur sur la vague de la menace » sont là : gare aux déviants, l'ordre moral est en marche !
Pour notre cher Hexagone ça s'empaille sec pour la prise de pouvoir dans les charges suprêmes. À gauche comme à droite ça se bouscule au portillon. Quant à l'Europe, à quelle sauce seront grignotés les acquis du mouvement ouvrier ? Pour l'instant en France, des acquis comme les 35 heures ressemblent à une grande braderie. D'aucuns se demandent même si la grève est encore possible. Ordre moral, liquidation du monde ouvrier, à nous de leur répondre !