éditorial du n° 1348
Bien crédules également ceux qui pensent que les avatars de Papon, désormais rétabli dans presque tous ses droits et amende payés par l'État, pouvaient croire que les grâces médicales pouvaient bénéficier à Nathalie Ménigon. Ancienne militante d'Action Directe, victime d'accidents cardio-vasculaires à répétition et que l'administration pénitentiaire laisse lentement végéter en taule. L'État a toujours eu beaucoup d'indulgence pour ses crimes et assez peu pour ceux et celles qui le combattent. Si c'était le contraire, on le saurait depuis longtemps.
Toujours dans le chapître de ceux qui ne sont pas au bout de leur surprise, c'est cette fois ci en Haïti que ça se passe. Le capital sympathie d'un curé des bidonvilles devenu calife à la place du calife a été dilapidé en un éclair. Corruption, entêtement maladif à conserver le pouvoir, ivresse de la puissance, opposants caricaturaux qui parlent à la place des autres, l'île est devenue une poudrière. Et qui c'est qui va trinquer ? Le pouvoir est au bout du fusil, disait-on, mais n'oublions jamais qu'un fusil a deux bouts. Le seul clergé qui a du mérite, c'est encore celui d'Iran. Obscurantiste il est, obscurantiste il reste et en plus il le revendique. Les choses ont au moins le mérite d'être claires. Il en est malheureusement ainsi avec les pires des dictatures : elles ne surprennent même pas.