éditorial du n°1207
Force est de constater que de négociations en concessions et promesses bidon, cet espoir de paix a été un marché de dupe. L'État israélien a torpillé le peu de confiance mise en lui par l'extension des colonies, dont on sait qu'elles sont l'œuvre des partis religieux les plus extrémistes. La seule chose que voient les palestiniens, ce sont les policiers d'Arafat, omniprésents et super équipés, qui contrôlent tout et n'hésitent pas à réprimer durement toute manifestation critique vis-à-vis d'Arafat. Cette police procède à de nombreuses arrestations de militants palestiniens hostiles à l'Autorité et les cas de tortures émaillent régulièrement les chroniques des organisations de défense des droits de l'homme.
Sur le plan économique c'est la catastrophe permanente et toute une population vit en otage, parquée dans une myriade de territoires enclavés et encerclés par l'armée et les colons israéliens. Ce qui permet à une petite minorité de bourgeois palestiniens, proche de l'Autorité et d'Arafat, de s'enrichir par le trafic et la corruption inhérents à ce genre de situation.
Est-il étonnant, dans ces conditions, que la colère et la désespérance poussent les palestiniens à se lancer à nouveau dans la violence. Il y a eu sept morts entre le 15 et le 20 mai dernier. C'est pourtant cette nouvelle révolte sanglante qui a obligé le gouvernement d'Ehud Barak à faire une concession, en décrétant le passage de trois localités proche de Jérusalem sous contrôle palestinien.
N'y aura-t-il donc jamais d'autres moyens que la force pour faire aboutir les revendications ? Il est probable que oui, tant que les populations israélienne et palestinienne resteront enfermées dans le carcan étatique.
La solution passera à un moment ou à un autre par celles et ceux qui des deux côtés agissent pour une pratique de l'entraide et un fédéralisme respectueux des identités respectives.