Arts et Spectacles > « Suzanne Valadon, un monde à soi »
Arts et Spectacles
par Florence le 21 août 2023

« Suzanne Valadon, un monde à soi »

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Dans sa vie et dans l’art...

Voici de mémoire, le résumé de la passionnante visite guidée de la rétrospective de la peintre Suzanne Valadon, née en 1865, au centre Pompidou de Metz jusqu’au 11 septembre 2023.
Cette fille de lingère installée à Paris vers 1866 commence à dessiner enfant, dès 1873. Sa mère, qui l’a envoyée chez sa demi-sœur à Nantes en 1870, ne dévoile pas qui est son père. De retour à Paris rue Cortot avec sa mère en 1876, elle exerce très jeune des petits métiers. La jeune fille eut un premier enfant mort à quelques mois.





Grâce à une rencontre fortuite de voisinage, la belle Marie-Clémentine Valadon gagne sa vie en posant pour les peintres de Montmartre où elle habite. Modèle appréciée parce qu’elle tient très longtemps les poses, elle se fait appeler Maria puis Suzanne. Une femme est interdite dans les écoles d’art, sauf de rares ateliers très chers, inaccessibles aux pauvres. Elle est l’amante de tous ces peintres dont elle observe le travail, sauf un, Edgard Degas qui sera comme un père pour elle. Il la conseillera, lui enseignera la gravure, la soutiendra et lui achètera ses œuvres.

À partir de sa première exposition au salon d’automne de 1920, Suzanne Valadon peut vivre de son art. Elle est la première femme à peindre un homme nu de face. Scandale ! Elle est obligée de rajouter une feuille de vigne à Adam. Une photo d’avant la modification est exposée. C’est en 1883 qu’elle réalise son premier tableau et donne naissance à Maurice Utrillo dont elle ne dit pas qui est le père. Le bébé est gardé par sa grand-mère qui ajoute de l’alcool dans ses biberons. Une des sources probables de son alcoolisme. Mère fusionnelle, Suzanne Valadon initie son fils à la peinture et forme également André Utter, son second mari qui a l’âge de son fils. Le couple se bat selon un voisin. À l’époque, ce n’est pas commun qu’une femme apprenne la peinture à des hommes. Elle mène la vie de bohème montmartroise et meurt à 72 ans en 1938.

Elle était une femme libre

Suzanne Valadon était reconnue par ses pairs. Elle revendiquait des influences artistiques multiples tout en se créant un style très personnel. Elle était une femme libre dans sa vie amoureuse comme dans ses peintures, ses gravures et ses dessins.
Le musée de Metz présente nombre des portraits qu’elle a peints mais aussi ceux des artistes devenus célèbres pour qui elle a posé. Les tableaux, sources de ses inspirations, sont exposés en parallèle. J’ai un faible pour le petit portrait qu’elle a réalisé d’Éric Satie, avec qui elle vécut une passion dévorante pendant quelques mois puis qu’elle a quitté au désespoir du musicien qui lui composa une belle ballade.

Je conseille à qui n’a pas eu la chance de pouvoir se déplacer à Metz, de commander en médiathèque le catalogue de cette remarquable exposition qui ira en plus petit format à Nantes puis à Barcelone.

Florence
Des cailloux dans l’engrenage sur Radio Libertaire



PAR : Florence
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