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Chroniques du temps réel
par Mangelieues le 20 mars 2023

« Joyeux, et c’est pour ça qu’ils sont toujours debout »

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Option 1.


Je récuse la présente société…
et mon rejet va jusqu’à l’autarcie. Participer ? Jamais. Donc, je travaillerai toute ma vie, dur, pour ma poire, et je n’en ai rien à foutre de la réforme des retraites. Si c’est le prix à payer pour regarder « les jeunes » dans les yeux et leur dire : « je ne dépends pas des pensions de retraite et vous ne me devez aucun point de PIB », foutredieu ! c’est pas si cher payé que ça.

Option 2.


J’essaye de m’intégrer dans la société telle qu’elle est, quitte à lutter de l’intérieur. Admettons. Donc, je m’intéresse à la présente réforme des retraites. Et là, que vois-je ? Le peuple, le vrai peuple, dans la rue. Les principes de la démocratie représentative voudraient que sur un sujet aussi sensible du point de vue démocratique, les représentants du peuple votent, ou non, la réforme. Or, coup de chance ?, ils semblent bien ne pas vouloir la voter. Pour une fois que les « représentants » de mes lucioles, pétochards à leur habitude, vont dans le sens du peuple, je ne me priverai pas de les applaudir.
Et bim ! Sœur Marie-Thérèse de Matignon dégaine le « 49.3 », comme disent les jeûrnalistes. Je n’emmerderai pas les lecteurs du Monde Libertaire avec un cours anarchiste de droit constitutionnel (on se marrerait bien, pourtant) mais, en gros, l’idée est la suivante. Lorsque le gouvernement (choisi par un Président de la République lui-même élu par le peuple) se trouve en difficulté pour faire passer « sa » politique à l’Assemblée des représentants du peuple (également élus : je ne parle pas des sénateurs, élus de manière indirecte donc illégitimes ès qualités), il dispose d’un article de la Constitution, numéroté 49, en particulier l’alinéa troisième, que je vous invite à lire avec la plus scrupuleuse attention.
Par le biais de cet article, le gouvernement affirme que le texte prévu est adopté sans vote (donc devient automatiquement une loi), sous réserve d’une « motion de censure », c’est-à-dire un vote solennel par lequel les députés dégageraient l’actuel gouvernement et, avec lui, le texte de la réforme proposée.
Autant dire qu’en esquivant le vote des députés, qui risquerait de la placer en minorité, notre estimée Première ministre esquive le désaveu de ses petits copains de l’Assemblée nationale.
Et s’assure ainsi que le texte soit entériné. Oui, mais, attends une seconde : le vote de ce texte n’a aucune importance (voir les analyses dans le ML n°1848), ni aucune portée financière, en ce sens que ne pas voter la réforme des retraites ne modifierait pas, pour l’essentiel, le budget de la France. Alors pourquoi diable Mme Borne (si femme qu’elle soit, elle n’en est pas moins Première ministre, donc cible de crachats dans la gueule) cherche-t-elle mordicus à faire passer ce texte ?

Le gouvernement lève la patte et gagne un su-sucre
La vérité, c’est que M. Macron lui-même, Président de la République en titre et favori aux Awards du Président le plus Nul des Mille Dernières Années, comme tous les autres, a suggéré le recours à l’article 49§3 lors du Conseil des ministres du jeudi 16 mars 2023. En raison d’un « risque financier » (à l’heure où j’écris ces lignes, le papier est encore disponible, mais pour combien de temps ? https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-edito-eco/l-edito-eco-du-vendredi-17-mars-2023-5471085).
Mesdames, messieurs, mesdamieurs non-bi, sachez-le : le gouvernement vient de frustrer les députés d’un vote qui engage tout le pays pour les années à venir, non pas en raison de la colère du peuple, mais bien pour des motifs spéculatifs. La démocratie et la politique cèdent donc le pas à l’économie et aux élites financières. Tu vas voir qu’ils vont nous refaire le coup du « triple A » (qui se souvient de cette pantalonnade)




Révolution !
Alors, cher Manu, cher Zaza, je vous rappelle que l’économie, la création de valeur, et tout ce qui vous tracasse si fort, camarade, c’est nous. Pas toi et tes petits copains. Nous. Notre travail. Notre vie. Tout est à nous, et rien n’est à vous, parce que tout ce que vous avez, vous nous l’avez volé. Mathématiquement. Et tu le sais fort bien, M. le Premier de la classe. Tu as fait des études pour comprendre cela, et pour piger les astuces de sorte que rien ne change. Tu es même devenu Président de la République, tellement tu étais doué pour cela.
Et c’est aussi pour cela, exactement, que tu seras le premier à te balancer au bout d’une corde, haut (pour l’exemple) et court (pour économiser la corde).
Ta bas-du-front de Première ministre vient de déclencher la révolution. Elle aurait voulu réveiller les Gilets Jaunes qu’elle ne s’y serait pas prise autrement.

Et pourtant, des GJ, on s’en moque ; car, camarades, compagnes, compagnons, sommes-nous de ceux qui attaquent les « symboles de la République », dans le genre Arc-de-Triomphe ? La vérité, c’est que nous n’en avons rien à foutre des « symboles » qui n’impressionnent que les « citoyens ». Le vrai lieu de pouvoir, c’est le Palais Brongniart – autrement dit la Bourse. Pour nous, les humains libres, voilà la cible. Pas l’Elysée ni Matignon : ces gens-là viennent d’avouer qu’ils ne sont que les valets de pied – ou plutôt les chiens de compagnie – de la finance.
Le samedi 29 avril prochain célèbrera le 85e anniversaire de la naissance de Bernie Madoff. Je serai à Paris ce jour-là pour prendre d’assaut la Bourse. J’aurai besoin du soutien de tou.te.s.

Mangelieues


PAR : Mangelieues
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