Encore un conflit lié à la sous-traitance : cette fois-ci ce sont les salarié-e-s du nettoyage travaillant à la Gare du Nord à Paris. Toujours le même problème, c’est-à-dire que la majorité sont des femmes issues de l’immigration n’étant pas employées directement par la SNCF mais par le sous-traitant 2Theloo Railway. Et toujours les mêmes conditions de travail indignes et sous-payées, d’où la grève qu’elles ont entamée depuis le 6 décembre pour faire aboutir une liste de revendications longue comme un jour sans pain, dont certaines sont simplement de réclamer les moyens matériels leur permettant de pouvoir exercer leur travail correctement.
Qu’on en juge :
- la fourniture de tenues de travail que l’employeur les oblige à porter par une clause de leur contrat de travail, mais qu’il ne leur fournit pas.
- la fourniture des produits de nettoyage et le matériel nécessaire à l’accomplissement de leur travail.
- Une machine à laver pour nettoyer les serpillières.
- la fourniture de polaires par l’employeur en période de froid.
- Toujours pour les périodes de froid, du chauffage et de l’eau chaude.
Leurs conditions actuelles ne reflètent pas une situation du 19è siècle mais bel et bien un état de fait de 2021 !

Outre ces demandes basiques pour simplement effectuer leur tâches quotidiennes, suivent les revendications sociales :
- Le paiement régulier de leur salaire versé très souvent en retard et truffé d’erreurs.
- La remise des fiches de paye en même temps que le paiement de leur salaire (ben oui, c’est quand même plus simple pour vérifier qu’elles ne se font pas arnaquer).
- Des contrats de travail à temps complet.
- Une convention collective de rattachement .
- Des pauses régulières pendant l’accomplissement de leur travail.
- Une revalorisation de leurs salaires, ainsi que le paiement des heures de nuit, des dimanches et jour fériés.

Ce n’est pas la révolution, juste la demande d’être considérées comme des travailleuses à part entière, juste vouloir être rétribuées normalement comme tout salarié, juste conquérir leur dignité. Une réunion de « conciliation » s’est tenue avec l’employeur (2Theloo Railway). Ce dernier comme c’était à prévoir a été sourd à leurs demandes, et n’a rien voulu cédé ; la grève se poursuit donc . Vous pouvez leur témoigner votre soutien moral et financier sur place ou à l’Union locale CGT des syndicats du 10è arrondissement (3 rue du Château d’eau- 4è étage) . La lutte risque de durer longtemps, la SNCF et la société sous-traitante se renvoyant la balle comme c’est toujours le cas dans ce type de conflit. Mais comme ces derniers temps, à Monoprix, dans les hôtels, les grévistes ont la ferme intention de faire plier la sous-traitance et ses conditions indignes de notre siècle.