Anarchie dans le monde > Contre la dérive autoritaire en cours. Contre le parlementarisme. Pour le gouvernement autonome des territoires et l’autogestion sociale.
Anarchie dans le monde
par Federazione Anarchica Siciliana le 7 septembre 2020

Contre la dérive autoritaire en cours. Contre le parlementarisme. Pour le gouvernement autonome des territoires et l’autogestion sociale.

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TRADUCTION Monica Jornet, Groupe Gaston Couté FA Loiret




Pour nous, anarchistes, le gouvernement et le Parlement, indépendamment des formes qu’ils adoptent selon le contexte historique, n’en restent pas moins toujours l’expression de la domination, par une caste privilégiée, de l’immense majorité de la population.
Les 20 et 21 septembre, aura lieu le référendum pour confirmer ou rejeter la décision prise à la quasi-unanimité par le Parlement actuel de réduire le nombre des parlementaires : 230 députés et 115 sénateurs. Cette opération permettra à chaque italien de faire l’économie d’un euro par an. Si le but est de faire des économies, la réduction des dépenses militaires, qui se chiffrent à de 70 millions d’euros par jour, aurait eu un plus grand impact et on aurait pu consacrer cette économie à l’amélioration de la santé, l’éducation, les transports et l’environnement. La droite, Le Mouvement 5 Etoiles et la soi-disant gauche ont en réalité amorcé un projet de démolition de la démocratie bourgeoise et de concentration du pouvoir décisionnaire entre les mains d’un petit nombre, à l’instar de Licio Gelli et la P2 avec le “Plan de Renaissance Démocratique”. Après l’écrémage des 345, pourquoi ne pas souhaiter écrémer tous les parlementaires ? Et vouloir ensuite un seul homme au commandement, doté de pleins pouvoirs ? Qui dit mieux en termes d’austérité politique !

Ces partis empoisonnent de leur démagogie chaque jour davantage une population largement en proie aux délires racistes et aussi, depuis quelques mois, sous le choc de la pandémie. Modifier certaines règles de la démocratie bourgeoise et de sa pratique électorale, dont a pour fondement la représentation de la souveraineté populaire à travers l’exercice du vote (censé être un mode de participation et une source de légitimité du pouvoir étatique), est le signal d’une dérive autoritaire en marche qui commence à se concrétiser : rapport entre "nombre de représentants du peuple et nombre d’habitants en revu à la baisse, suppression de bureaux électoraux, pénalisation des régions les moins peuplées, mise à l’écart des minorités linguistiques et des Italiens à l’étranger (si courtisés), concentration du pouvoir au profit des plus grands partis qui contrôleront parlement et commissions.

La phase que nous sommes en train de traverser, avec toutes les inconnues totalitaires et répressives que ladite "lutte contre le Covid-19" a déjà mises en évidence, est extrêmement dangereuse et nous conduit à une dictature néolibérale basée sur la muselière pour le peuple, la prison pour les opposants, et le culte religieux et fanatique d’une nouvelle figure de Chef.

Ce n’est pas un vote qui changera notre destinée, et encore moins le prochain referendum. Le parlementarisme est l’autre visage de la dictature et du totalitarisme, c’est une forme de participation corruptrice et asservie aux castes dominantes et aux lobbys du capital, qui tiennent les leviers du pouvoir et les instruments de contrôle des masses. Le capital n’est ni démocratique ni anti démocratique, il fait la promotion de ce qui sert le mieux sa soif de profits, il est toujours prêt à changer de mode de gouvernance, s’il estime cela nécessaire pour garder pouvoir et privilèges.
Nous devons donc nous soustraire au faux choix du vote OUI ou NON. Pour s’opposer à la tendance liberticide et totalitaire en marche, ce n’est pas un referendum ou des élections qu’il faut, mais la démocratie directe, l’autogouvernement, l’autogestion, la réappropriation de la politique d’en bas, dans les communautés, au sein des territoires, afin de changer radicalement la société et pouvoir obtenir des améliorations concrètes et durables de nos vies.

Nous luttons pour une société sans gouvernement et sans parlements où les décisions soient prises par des assemblées d’hommes et de femmes et libres et sujets pensants, reliées entre elles par un réseau horizontal de fédérations impliquant le plus grand nombre dans le plus grand respect de toutes les opinions et toutes les différences. Nous sommes pour une société sans État.

05.09.2020
Federazione Anarchica Siciliana
PAR : Federazione Anarchica Siciliana
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